La colère gronde à TVA
12 mai 2010
Dans une cafétéria pleine à craquer, le
président du syndicat des employés de TVA-Montréal, Réjean Beaudet,
sest adressé à ses membres ce midi. Il a expliqué où en sont les
pourparlers avec lentreprise maintenant que le comité de
négociation syndical a quitté la table de négociation. En effet, le
syndicat, affilié au SCFP, a décidé de rompre les discussions
puisque la compagnie refusait de sengager dans un dialogue
constructif.
«Quelle est
la place des artisans de TVA dans lavenir? Cest ça la grande
question du moment, lance Réjean Beaudet. Ce sont les employés de TVA qui ont fait de
cette station le plus grand succès télévisuel au Québec. Mais
aujourdhui, on ne sait plus si lentreprise veut toujours de nous.
Voilà pourquoi il nous faut des changements simples, comme la
juridiction sur les nouvelles plateformes par exemple, pour nous
assurer quon va continuer de faire partie de léquipe de
TVA.» Selon le SCFP 687, des emplois se perdent petit à
petit au profit des sous-traitants et des producteurs indépendants,
et la précarité à TVA-Montréal touche 42 % du personnel. De plus,
la multiplication des nouvelles plateformes de diffusion risque de
rendre caduque la juridiction même du syndicat, cest-à-dire le
maintien de lapplication de la convention collective et des
emplois. Enfin, le syndicat sinquiète de la survie de
lindépendance journalistique des salles de nouvelles de TVA au
sein même de Quebecor Media, notamment avec la présence croissante
de lagence QMI.
«Nous avons suspendu la
conciliation car Quebecor refuse de discuter de nos priorités.
Cest comme si lavenir de ses employés ne la préoccupait pas. Il y
a là une absence flagrante de reconnaissance envers la qualité de
notre travail, travail qui leur permet de réaliser des
profits», ajoute le président. Le syndicat a annoncé ce midi
la possibilité de convoquer sous peu une assemblée générale. Aux
syndiqués gonflés à bloc, Réjean Beaudet a demandé de poursuivre la
mobilisation, dêtre fiers de leur travail et de refuser toute
proposition de règlement à rabais.
Incident inusité, les nombreux gardes de sécurité embauchés pour
loccasion par lemployeur ont expulsé des lieux Michel Latulippe,
conseiller syndical du SCFP. Une façon, selon le syndicat, de
bâillonner le porte-parole syndical en lempêchant de discuter avec
les salariés. Malgré la présence de gardiens de sécurité
supplémentaires, lallocution du président sest déroulée dans le
calme, devant une foule qui débordait dans les couloirs.
À ce jour, 13 séances de négociation se sont déroulées en présence
du conciliateur. Auparavant, les parties sétaient rencontrées
directement à six reprises. La convention collective des employés
de TVA-Montréal est échue depuis décembre 2009.