La bannière des lockoutés visible partout à Québec
25 juillet 2007
Voici la chronique de Denis Bolduc,
porte-parole des groupes en conflit, annonçant la nouvelle
utilisation de la bannière des syndiqués.
«Il y a de ces décisions quon regrette parfois. Celle prise par
Quebecor de contester la légalité de la première bannière des
syndiqués du Journal de
Québec doit maintenant figurer dans la liste des retraits au
bâton des conseillers de lentreprise.
Depuis le début de la semaine, la nouvelle bannière dévoilée le 11
juillet est paradée dans les rues de la Vieille Capitale. Ce nest
plus sur linconnu boulevard des Gradins quelle peut maintenant
être vue, mais plutôt sur la Grande Allée, la rue Saint-Jean,
lavenue Maguire ou le boulevard Laurier.
Même si cest difficile à croire, une des plus
puissantes entreprises de presse du pays a fait une lutte à coups
de milliers de dollars pour forcer le retrait dune bannière
apposée sur une roulotte de conflit, devant lédifice du Syndicat
canadien de la fonction publique, boulevard des Gradins, à Québec.
Quebecor nappréciait visiblement pas que les 252 travailleurs
quelle a jetés sur le pavé dénoncent les tours de passe-passe
utilisés par lentreprise pour poursuivre la publication du
Journal durant le conflit.
Le Journal de Québec est
«imprimé à Mirabel» et
«Made in Toronto»,
dénonçait proprement et discrètement la bannière.
Ils étaient bien heureux les avocats, cadres et gestionnaires du
Journal de Québec lorsque
le juge Raymond W. Pronovost, de la Cour supérieure, a ordonné aux
syndicats de cesser dutiliser la bannière même si «le message véhiculé nest ni diffamatoire ni
haineux» et quil sagit d«une manière habile de faire passer son
message». Mais ces derniers, plutôt que de suivre lexemple
de lentreprise et daller en appel du jugement de la Cour
supérieure, ont choisi de faire dessiner une toute nouvelle
bannière qui, cette fois, traduit létat actuel du Journal, celui dun journal qui perd
de la crédibilité, tel un ballon qui perd son air.
La publication, malgré une ordonnance de la cour, du nom dune
victime dagression sexuelle et la «primeur» non véridique du décès de
lex-joueur de hockey des Canadiens de Montréal John Ferguson, dix
jours avant son décès, en dit long sur létat de santé actuel de ce
quotidien. Le Journal de
Québec a mal au ventre. Cest ce que traduit la nouvelle
bannière.
Aussi, les 252 travailleurs lockoutés tiennent toujours à passer un
message qui décrit une bien triste réalité. Le Journal de Québec est de moins en
moins québécois et de plus en plus montréalais, voire ontarien.
Quelquun chez Quebecor doit rapidement comprendre que la
population de Québec veut un Journal de Québec fabriqué à Québec,
avec des nouvelles de Québec, faites par des gens de Québec. Oui,
quelquun chez Quebecor doit se répéter, aujourdhui: «Jai mal agi, jai mal agi, jai mal
agi.»