Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes
6 décembre 2007
Le 6 décembre, nous pleurons les quatorze
femmes tuées en 1989 à l’École Polytechnique de Montréal. Ce
jour-là, nous tournons aussi nos pensées vers toutes les femmes, à
la grandeur du pays, qui sont assassinées ou sont victimes de la
violence de leur partenaire, dun membre de leur famille ou dun
étranger. Puis, nous renouvelons notre engagement à agir pour
mettre fin à toutes les formes de violence faite aux femmes dans
notre société.
Le 6 décembre, nous marquons une pause pour nous souvenir et pour
aller de lavant.
Tant que toutes les femmes du Canada ne jouiront pas dune
véritable égalité économique et sociale, on ne pourra mettre fin à
la violence. Combattre la violence, nous lavons appris, exige une
approche intégrée.
Le 8 mars 2007, la ministre du gouvernement
conservateur responsable de Condition féminine Canada (CFC) a
affirmé que le gouvernement fédéral « sest engagé à garantir la pleine
participation des femmes à la vie économique, sociale et culturelle
du pays ». Elle a aussi affirmé que son gouvernement
« prend des mesures pour obtenir
des résultats concrets » et quil a, entre autres choses,
« présenté une loi qui accroît
lefficacité de la détermination des peines et le traitement des
délinquants sexuels et des contrevenants violents ».
Une plate-forme de loi et dordre ne permet pas, en soi, de mettre
fin à la violence contre les femmes. Punir ceux qui commettent des
actes violents ne permet pas daller à la source de la violence.
Cela naurait rien changé pour les quatorze femmes à la mémoire
desquelles nous nous recueillons tous les 6 décembre. Nous
pleurerions toujours leur perte.
Les femmes, en fait toutes celles qui sont la cible dabus, de
discrimination et de violence, sont du nombre des victimes parce
quelles ne sont pas vues comme des égales. La promotion de
légalité des femmes, sur les plans économique et social, voilà où
les gouvernements doivent concentrer leurs efforts.
Quels moyens prendre pour y arriver?
des logements abordables et sûrs
un salaire vital
léquité salariale pour combler lécart (71 ¢ par rapport au 1 $
des hommes)
un programme national public de garde et d’apprentissage des
jeunes enfants
laccès égal à lassurance-emploi
laccès à la justice, y compris les ressources pour contester les
actions du gouvernement devant les tribunaux et laide juridique
lappui des centres des femmes, des refuges pour femmes, des
centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle, et des services
daide et de soutien de première ligne
lappui et la protection dans la loi pour le femmes qui
rapportent une agression sexuelle
Que fait-on plutôt?
Au lieu de promouvoir notre égalité, le gouvernement fédéral fait
la promotion dun modèle axé sur le crime et la peine, selon lequel
les femmes doivent dabord être victimes de violence, de
harcèlement ou de discrimination.
Parallèlement, il met fin à laide accordée aux organisations de
femmes en place depuis longtemps, qui ont prouvé quelles font la
différence dans la vie des femmes et de leur famille. Il réduit les
femmes au silence et rejette nos points de vue en soutenant quils
sont étranges et même dangereux.
Ces mesures sont loin dêtre la voie vers légalité et livrent un
faux message à ceux et celles qui épousent dautres points de vue.
La concertation des femmes pour changer les choses avec lappui de
nos communautés et des gouvernements, voilà ce qui est efficace!
Notre droit à légalité ne peut être obtenu au moyen dexcuses ou
de permissions. Nous ne serons pas réduites au silence.
Nous demandons au gouvernement fédéral de renverser ses décisions
dorientation sur la garde denfants, léquité salariale, le
Programme de contestation judiciaire et Condition féminine Canada,
et de rétablir les fonds du Programme de promotion de la femme
destinés à la recherche et à la protection des droits. Nous
exigeons que le gouvernement fédéral adopte une approche intégrée à
légard de légalité des femmes.