Journée mondiale de lutte contre l’homophobie
17 mai 2009
Le 17 mai, le mouvement syndical exprime sa
solidarité avec la communauté des lesbiennes, gais, bisexuels et
trans. Il réaffirme également son engagement à combattre
l’homophobie et la transphobie. D’ailleurs, l’année 2009 marque le
40e anniversaire de la décriminalisation de l’homosexualité au
Canada. Rappelons qu’être gai ou lesbienne a été un crime jusqu’en
1969 dans ce pays…
Depuis quarante ans, il y a eu d’importants
progrès au Canada. Après des dizaines d’années de batailles
politiques et juridiques, les gais et lesbiennes ont remporté une
importante protection contre la discrimination dans la législation
sur les droits de la personne. Désormais, la loi reconnaît les
couples de même sexe et permet même leur mariage. Le mouvement
syndical a été un fervent et fidèle supporter du combat des LGBT
pour l’égalité.
Malgré ces importantes victoires, des membres lesbiennes, gais,
bisexuels et trans de nos collectivités continuent de se heurter à
la réalité de l’homophobie dans leur quotidien. Les agressions
physiques contre les gais et les trans demeurent fréquentes. Les
trans ne sont pas encore clairement protégés par la législation sur
les droits de la personne. Ils sont victimes de pratiques
discriminatoires évidentes en milieu de travail et dans la société.
Leur droit d’accès à des procédures médicalement nécessaires peut
être qualifié au mieux de précaire.
Nous sommes conscients que la légalisation d’un droit ne garantit
pas nécessairement le plein respect de la dignité et de l’égalité
que mérite l’ensemble de la population dans toute sa diversité.
Nous savons que d’autres communautés qui ont pourtant obtenu des
droits légaux au fil des années continuent d’être victimes de
discrimination. Les femmes ont le droit de voter depuis 1918, mais
elles sont encore les victimes d’un écart salarial de 30%
comparativement aux hommes. Les peuples autochtones luttent encore
pour faire respecter des traités et pour obtenir des logements, des
emplois, des soins de santé et de l’eau. Des gens de couleur
continuent de subir du racisme en milieu de travail et dans la
collectivité. Des personnes immigrantes sont encore reléguées aux
emplois les plus précaires et les moins bien rémunérés, sans égard
pour leur expérience professionnelle et leur niveau d’instruction.
Nous vivons une période difficile. Il faut empêcher que les droits
de la personne soient relégués à l’arrière-plan à cause de la crise
économique. La récession a des répercussions très concrètes sur les
groupes marginalisés. Les femmes, les peuples autochtones et les
gens de couleur sont souvent les premiers licenciés et ils
n’arrivent pas à trouver d’autres emplois. Les personnes
handicapées ont encore plus de difficulté à trouver un poste et
leur combat pour des mesures d’accommodement en milieu de travail
se complique d’autant. Les lesbiennes, gais, bisexuels et trans
subissent de plus en plus de harcèlement au travail. Nous
connaissons ceux et celles qui deviennent des cibles quand la
tension monte.
Cette année, le 17 mai, dans notre combat contre la dévastation
causée par le ralentissement économique, nous nous opposons aussi
fermement à l’homophobie et à la transphobie. En ce jour, mais
aussi tout au long de l’année, nous devons oeuvrer ensemble dans un
mouvement solidaire à contrer toutes les formes de discrimination,
car nous sommes pleinement conscients que lorsqu’un individu est
lésé, c’est le groupe entier qui est perdant.