Pour le respect des droits humains
10 décembre 2009
Au moment où nous apprenons que l’armée
canadienne a livré des prisonniers aux forces afghanes sachant fort
bien qu’ils risquaient de se faire torturer, il est d’autant plus
d’actualité de souligner la Journée internationale des Droits de
l’Homme. À cette flagrante violation des conventions de Genève
s’ajoute la volonté du gouvernement Harper de cacher la vérité à la
population en présentant un tissu de mensonges et en attaquant
injustement la crédibilité de certains diplomates de carrière. Le
Canada présente aujourd’hui un bien triste spectacle à la face du
monde.
Pendant ce temps, des milliers travailleurs et
travailleuses luttent quotidiennement pour faire reconnaître et
respecter les droits de la personne dans leur lieu de travail, leur
communauté et leur pays. Le Congrès du travail du Canada, qui
représente plus de 3 millions de travailleurs, et dont est membre
le SCFP, reconnaît la force et lengagement de ces champions des
droits humains, dont les efforts laissent un important héritage.
En 1945, lOrganisation des Nations Unies (ONU) a été fondée sur le
rêve de faire régner la paix et la justice dans le monde par la
coopération internationale. LONU avait notamment pour tâche
détablir un ensemble de droits humains fondamentaux reconnus et
respectés internationalement afin que les personnes du monde entier
ne soient jamais plus obligées de vivre les abus quelles venaient
de souffrir.
Cest le Canadien John Peters Humphrey qui a été le principal
auteur de ce que nous connaissons aujourdhui sous le nom de
Déclaration universelle des droits de lhomme. Pour la première
fois, un document international était créé et approuvé par les pays
du globe, ce qui constitue une réalisation méritant notre
reconnaissance soutenue.
Les travailleurs et les travailleuses continuent de jouer un rôle
critique pour ce qui est de donner son plein sens à la Déclaration.
Nous le faisons en nous opposant à la discrimination et à
lexploitation sous toutes leurs formes (article 2), en défendant
le droit dautres personnes de fonder un syndicat ou dadhérer à un
syndicat (article 23), en luttant pour faire respecter le droit à
la sécurité sociale (article 22) et à léducation (article 26) et
en contribuant à linstauration dun monde tel que les droits et
les libertés prévus dans la Déclaration puissent y trouver plein
effet (article 28).
Pourtant, nous savons que nous devons poursuivre nos efforts quand
nous voyons que notre gouvernement persiste à maintenir des
pratiques qui violent les droits fondamentaux de la personne en
mettant des détenus afghans dans des situations où il est probable
quils se feront torturer, en abandonnant des Canadiens et des
Canadiennes à létranger et en entravant leur droit de rentrer au
Canada, en permettant lexpansion dune main-doeuvre migrante
jetable et en privant de justice économique les communautés
recherchant léquité ou en adoptant des politiques de surveillance
qui menacent le droit à la vie privée de toutes les personnes
habitant le Canada.