Institut Philippe-Pinel – deux autres agressions font plusieurs blessé(e)s
6 juillet 2023
Alors que le syndicat local dénonce depuis des mois des lacunes importantes quant à la sécurité du personnel travaillant à l’Institut Philippe-Pinel, deux agressions majeures se sont produites aujourd’hui en trois heures et celles-ci ont fait plusieurs blessé(e)s chez les salarié(e)s, dont deux ont été transporté(e)s en ambulance.
Pour la partie syndicale, ces incidents ne sont pas étrangers à la pénurie d’intervenant(e)s spécialisé(e)s en pacification et en sécurité (ISPS) chargé(e)s des interventions d’urgence dans l’établissement. Plus de 150 sont parti(e)s au cours des deux dernières années pour aller travailler dans le système carcéral provincial ou fédéral de même que les corps policiers où les salaires et conditions de travail sont meilleurs.
« Pas plus tard que ce matin, l’employeur nous reprochait de ne pas dépeindre positivement le milieu de travail lors des rencontres syndicales avec les nouvelles recrues. Pourtant, on ne fait que leur décrire la réalité : le personnel manque de formation, les employé(e)s expérimenté(e)s quittent avec la perte d’expertise que cela occasionne », a affirmé Marie-Eve Desormeaux, présidente du SCFP 2960.
De plus, la partie syndicale se désole du peu d’écoute qu’elle reçoit de la nouvelle direction de l’Institut, ce qui nuit à la mise en place, en collaboration avec les actrices et acteurs et intervenant(e)s sur le terrain, d’un milieu de travail sain et sécuritaire.
Alors que c’est encore la consternation parmi les employé(e)s, dont plusieurs souffrent de stress post-traumatique, le syndicat se demande sur ce que ça prendra pour inciter le ministère de la Santé et des Services sociaux et le gouvernement du Québec à questionner la direction de l’Institut Philippe-Pinel quant à ses décisions.
L’inquiétude est palpable au sein du syndicat alors que la période des vacances estivales débute et que le personnel devra tout de même composer avec des équipes comportant des seuils de sécurité minimaux.
Sur papier, l’Institut compte présentement 840 employé(e)s syndiqué(e)s, mais si l’on déduit les nombreuses personnes en congés de maladie, sans solde, parentaux, etc., il n’en reste que 689. Quant aux plaintes à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), elles ont augmenté de 800 % depuis 2022.