«Il y a des limites à laisser la ministre Jérôme-Forget travestir la réalité» – Henri Massé
22 juin 2007
Au moment même où on apprend que la Cour
supérieure entendra à l’automne la contestation judiciaire logée
par les organisations syndicales contre les décrets imposés dans le
secteur public, la FTQ entend remettre
les pendules à l’heure suite aux récentes déclarations de la
ministre Monique Jérôme-Forget sur la bonne foi du gouvernement
dans les dernières négociations
du secteur public.
«Affirmer qu’il y a eu 56
rencontres de négociations à la table centrale, c’est travestir la
réalité. S’il est vrai que les rencontres se sont multipliées pour
discuter des libérations syndicales et de sujets techniques, il n’y
a pas eu, à proprement parler, de vraies négociations, que ce soit
sur les salaires, le régime de retraite ou les assurances
collectives. Entre
décembre 2003 et décembre 2005, il y a eu à peine une dizaine de
rencontres à la table centrale, totalisant un gros maximum d’une
quinzaine d’heures d’échanges. En septembre 2005, nous avons même
fait une contre-proposition salariale et la réponse est venue trois
mois plus tard, avec l’imposition d’un décret», a indiqué le
président de la FTQ, Henri Massé.
« On s’est
retrouvé avec un gel salarial de 2 ans et aujourd’hui, les écarts
de salaire avec le secteur privé se sont accrus. Le gouvernement se
plaint d’une pénurie de main-d’oeuvre. Si le retard salarial
continue de s’accroître, il ne pourra que s’en mordre les doigts.
«Il faut du front tout le tour de la tête pour se vanter de la
signature de 35 conventions collectives, comme l’a fait la
ministre. La population n’est
pas dupe, elle sait fort bien que c’est avec le fusil sur la tempe
que la plupart de celles-ci ont été signées, sous la menace d’un
décret qui annonçait
le pire.
«Si elle veut faire oeuvre utile, la ministre serait mieux avisée
de s’asseoir avec les syndicats dès l’automne et de revoir en
profondeur et de bonne foi le régime de négociation dans le secteur
public», a conclu le président de la FTQ.