«Il faut encourager les femmes et les jeunes à militer»
10 mai 2007
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Henri Massé, président de la FTQ. Photos Didier Debusschère
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La journée du mercredi en images
Autre nouvelle
Mercredi, Michel Poirier a fait état du
renouvellement des générations qui touche aussi bien les sections
locales que le personnel à lemploi du SCFP. Une partie importante
du discours du secrétaire général a porté sur lorganisation
interne du SCFP.
À ce chapitre, il a indiqué que «dans les six dernières années,
cest 50% du personnel qui est parti à la retraite. (
) Mais il
reste un problème quand vient le temps de favoriser lembauche en
plus grand nombre de femmes, de jeunes ou encore de personnes
issues des minorités. Pour arriver à faire cela, il faut quà la
base, ceux-ci militent dans leur section locale.»
Se disant préoccupé de la place des femmes et des jeunes dans
lorganisation, il a fait part de ses récentes observations.
«Nous avons mis sur pied un programme pour favoriser la
participation des femmes, a-t-il expliqué. Sur les 19
personnes qui se sont présentées, deux seulement étaient des
femmes. Deux sur 19. À la FTQ, une démarche similaire sest faite.
Sur 30 jeunes, seulement 3 femmes se sont présentées. Trois sur 30.
On est dans les 10 % à peine. Les jeunes qui militent et qui
participent aux affaires syndicales, cest notre relève. Jespère
que la proportion de femmes ny est pas que de 10%», a-t-il
signalé, invitant du même coup les syndicats locaux à redoubler les
efforts pour encourager les jeunes et en particulier les femmes à
militer.
«Les plus mal payés au Canada!»
Cest un Henri Massé débordant dénergie qui sest adressé aux
congressistes hier. Il a été on ne peut plus clair sur les
priorités de la FTQ: emplois, emplois et emplois. Le président de
la FTQ sest dit très inquiet de la situation économique actuelle.
«Les statistiques sont trompeuses, le bas taux de chômage cache
de véritables drames», a-t-il souligné, citant au passage les
exemples dHuntingdon, de Valleyfield, des fermetures dans
lindustrie du vêtement et dans la foresterie. Mais surtout, il a
insisté sur les conséquences de ces drames pour les personnes qui
nont plus que laide sociale. «Cest pourquoi, léconomie du
Québec, on va continuer à sen occuper», a-t-il prévenu.
Sur le secteur public, il a rappelé que «les travailleurs et les
travailleuses du Québec sont les plus mal payés au Canada».
Tellement mal payés que cette situation cause maintenant des
problèmes de rétention et de recrutement du personnel.
Dans son discours, il a aussi remercié le SCFP des nombreuses
campagnes publiques menées dans les deux dernières années. Ces
campagnes portent la plupart du temps sur des enjeux de société,
«cela donne à la FTQ une image de monde capable de regarder les
problèmes sociétaux».
Enfin, il a remercié le SCFP pour son soutien dans le dossier
Wal-Mart et promis que «si Wal-Mart est syndiqué un jour, ça va
partir du Québec».
La fierté de nos métiers
Tout le monde le sent, le temps nest plus aux grands mouvements
sociaux. Au cours des dernières décennies, nous avons vécu un
essoufflement des grandes luttes, quelles soient étudiantes,
féministes ou syndicales. Cest le constat fait hier par
lanthropologue Bernard Arcand lors dun exposé qui ouvrait fort
bien la voie aux discussions en ateliers.
Selon le professeur, il sera difficile dinverser la vapeur, la
montée de lindividualisme étant une tendance lourde, vieille de
plus de cinq siècles.
La personne, son bonheur et ses droits sont désormais au centre de
toutes nos préoccupations. Les progrès technologiques,
lurbanisation, les Lumières et le protestantisme sont venus
accentuer leffritement du tissu social et des liens de solidarité.
Comme pistes de solution pour redonner sa pertinence à laction
syndicale, Bernard Arcand suggère dabord que nous nous inscrivions
dans la durée, avec une vision sur le long terme. Un syndicalisme
durable en quelque sorte. Dautre part, il recommande que, dans
leurs communications, les syndicats revalorisent les métiers et
redonnent toute la valeur au travail exercé par nos membres.