Hydro-Québec coupe dans le service à la clientèle
4 novembre 2009
À moins dun improbable retournement de situation, Hydro-Québec va
abolir, à compter de vendredi, près de 250 postes au service à la
clientèle et au service de recouvrement. «La qualité du service va se détériorer, les
dossiers en retard vont saccumuler et les gens attendront encore
plus longtemps au téléphone. Cest une décision incompréhensible et
inacceptable de la part dHydro-Québec», tonne Claude
Arseneault, président du Syndicat des employés-es de techniques
professionnelles et de bureau (SCFP 2000). Le syndicat dénonce
dailleurs cette décision
ce matin dans les pages de La Presse, du Soleil et du Métro. La
campagne ne sarrêtera pas là, puisque des messages radio seront
bientôt diffusés dans toutes les régions du Québec.
Hydro-Québec
nous trompe sur le temps dattente
Contrairement aux propos tenus par André Boulanger, président
dHydro-Québec Distribution, lors de la dernière commission
parlementaire sur le plan stratégique de la société dÉtat, les
chiffres sur le temps dattente ne sont pas réalistes selon le
syndicat. «Afin datteindre une
cible dattente maximale de 120 secondes, Hydro-Québec demande aux
employés de noter le problème du client et de traiter le dossier
plus tard. Effectivement, ça permet de répondre plus vite, mais les
problèmes ne sont pas réglés pour autant. Imaginez cet hiver après
les coupures annoncées», dénonce Claude Arseneault.
Selon les données obtenues, 120,000 clients ne sont toujours pas
facturés, ils auront une bien mauvaise surprise un de ces jours.
Une situation intenable selon le président du syndicat,
«Il faut du monde pour travailler
à régler ces dossiers; on est encore dans le retard accumulé en
2008. Cest absurde, on ne répond pas aux besoins actuels et Hydro
vient couper des emplois». Il souligne aussi que la tâche à
accomplir est telle quHydro demande aux employés de travailler en
temps supplémentaires, 28,838 heures ont été payées en surtemps
dans ces départements depuis le début de 2009. Malgré cela, le
retard dans le traitement des dossiers na pas été rattrapé. Un
retard accumulé depuis limplantation dun système informatique, au
coût de 500 millions de dollars, qui a connu plusieurs ratés.
Auparavant, le traitement se faisait rondement selon le syndicat,
qui rappelle quHydro sétait même classée première en 2007 dans la
satisfaction des clients dentreprises électriques au Canada pour
le service à la clientèle.
Des bons emplois perdus dans
plusieurs régions
Les licenciements vont toucher des travailleurs, des jeunes femmes
surtout, de partout au Québec, dont la Côte-Nord, le Bas
Saint-Laurent et le Saguenay. Tout cela dans un contexte économique
difficile pour plusieurs communautés, alors quHydro-Québec
engrange des profits considérables. «Les licenciements sont toujours douloureux,
mais cest encore plus inacceptable lorsque ce nest justifié ni
par un manque douvrage, ni par des difficultés financières,
indique Claude Arseneault. Ces
employées font un travail nécessaire, elles ne sont déjà pas assez
nombreuses, et on les met à la porte. Cest à ni rien
comprendre.»
«La meilleure manière de protéger
le pouvoir dachat des Québécois cest de faire en sorte quils
puissent ramener un chèque de paye à la maison» disait le
premier ministre Charest le 27 novembre dernier. Il présentait
alors son plan de relance comportant des investissements dans les
infrastructures et lénergie hydroélectrique. «Jean Charest devra donc rappeler
Hydro-Québec à lordre. Nous avons près de 250 personnes qui
nauront plus de chèque de paye et qui ne contribueront plus à
léconomie du Québec. Cest la pire chose à faire surtout en
période de ralentissement économique», ajoute Claude
Arseneault.
En terminant, le syndicat trouve indécent quHydro-Québec
Distribution licencie des travailleuses qui répondent aux besoins
réels de la clientèle, pendant quelle paye 100 millions de dollars
de pénalités par année à TransCanada Energy (TCE) pour une centrale
privée qui ne produit aucun kilowatt ni aucun emploi. «Si Hydro-Québec a les moyens de payer des
pénalités de cette ampleur, elle a sûrement les moyens de payer des
emplois qui servent directement la population», conclut le
président du SCFP 2000.