Le SCFP veut que la mesure s’étende à d’autres fonctions
11 novembre 2008
«Si cest
bon pour les directeurs, ça doit être aussi bon pour les employés,
non?» Voilà comment Pierre Soucy, président du secteur de la
santé du SCFP (FTQ) a réagit à la nouvelle parue dans Le Devoir,
selon laquelle le gouvernement Charest envisagerait daugmenter de
30% la rémunération des directeur généraux des centres hospitaliers
universitaires. Le SCFP demande plutôt à Québec de se pencher sur
les salaires de lensemble des employés de la santé, compte tenu
des conditions de travail très pénibles dun grand nombre dentre
eux et dun retard salarial important par rapport au secteur privé.
Même traitement pour les
RMU?
La réaction na pas tardé non plus du côté des répondants médicaux
durgence (RMU) dUrgences-santé, dont les négociations sur les
questions salariales sont toujours dans limpasse. «Nous aussi on veut 30%, lance Martin
Doyon, président du syndicat. Ça
tombe bien, cest presque exactement le retard que nous avons par
rapport aux préposés du 9-1-1 de la Ville de Montréal. Nous
réclamions la parité avec ces employés, maintenant nous allons
aussi demander dêtre traités comme les directeurs généraux.
Daccord pour leur donner 30% de plus, mais à condition quon
obtienne la même chose! Et croyez-moi, ça va coûter pas mal moins
cher
»
Pour justifier la hausse de la rémunération
des directeurs, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, estime que
lÉtat doit attirer des gens compétents. Un argumentaire qui
sapplique tout autant aux RMU selon le SCFP. «Notre travail est de sauver des vies dans
les pires situations que lon puisse rencontrer. On est avec les
gens lors daccidents ou divers drames. Ça demande aussi des gens
très compétents!», ajoute Martin Doyon. Selon le syndicat,
les piètres conditions des RMU entraîne un taux de rétention très
faible chez les RMU. «À chaque
vague dembauche, on perd au moins 50% des nouveaux dès la première
année. Bon nombre ne restent même pas jusquà la fin de la période
de probation. Ils vont se trouver un meilleur emploi ailleurs. Si
on veut avoir des RMU compétents et motivés, il faut un rattrapage
salarial. Si 30% cest raisonnable pour le DG, comme laffirme le
ministre Bolduc, cest raisonnable aussi pour nous», de
conclure Martin Doyon.
Constatant les comparaisons avec les dirigeants des CHU des autres
provinces canadiennes, le syndicat des RMU souligne que cela
sapplique tout autant à leur profession. Par exemple, les RMU de
Calgary gagnent, au départ, près de 6$ de plus lheure et ceux de
Vancouver 8$, tandis que lécart avec ceux de Toronto se creuse à
15$ lheure. Les RMU dUrgences-santé sont sans contrat de travail
depuis décembre 2003. Ils accusent un retard salarial de 32% sur
les préposés au 9-1-1 de la Ville de Montréal qui effectuent des
tâches comparables. Les RMU invitent les citoyens à consulter le
site www.appuyonslesrmu.com où ils pourront visionner une vidéo
choc qui illustre bien la réalité quotidienne des RMU.