Harper déçoit le SCFP
20 novembre 2008
Paul Moist, président national du SCFP, a
sévèrement accueilli le nouveau discours du Trône du gouvernement
Harper : «En temps de crise
économique, il faut plus que jamais un leadership convaincant et
des solutions concrètes pour léconomie. Aujourdhui, les Canadiens
ont un gouvernement fédéral qui ne semble tout simplement pas
intéressé à gouverner. Le discours du Trône présenté hier démontre
que le gouvernement Harper na pratiquement rien appris des causes
de la crise actuelle et na aucun plan crédible pour nous en
sortir.
Ce discours
est plutôt un rabâchage des mesures qui sont à lorigine même du
désastre : privatisations, déréglementations, compressions dans les
services publics, accords de libre-échange, limitation des salaires
et « Charte du fédéralisme douverture » entravant le rôle du
gouvernement fédéral. En plus, Harper veut mettre nos fonds publics
en péril dans des PPP encore plus risqués en période de turbulences
financières.
Ce discours du Trône na rien à dire aux travailleurs en période
dincertitude économique et de mises à pied. La crise va pousser le
taux de chômage à la hausse, mais lassurance-emploi a été
démantelée de telle sorte quun travailleur sur quatre seulement
est éligible à des prestations qui le condamnent dailleurs à la
pauvreté. Quant aux régimes de retraite malmenés par la crise
financière, ils sont également laissés de côté dans ce discours.
En fait, ce discours du Trône sattaque davantage aux travailleurs
quil ne les aide. Par exemple, le gouvernement a lintention
dentraver le droit à la négociation collective en légiférant sur
les salaires dans la fonction publique fédérale. Cette guerre aux
salaires se répercuterait dans toute léconomie et entraînerait des
gels ou des coupures pour dautres salariés.
Alors que les baisses dimpôts pour les grandes entreprises
continuent, les travailleurs du Canada vont devoir payer pour les
politiques économiques et fiscales désastreuses du gouvernement
Harper. Des compressions dans les dépenses et les salaires du
secteur public ne peuvent quempirer et prolonger la crise.
Ce quil manquait à ce discours du Trône, cest un plan de relance
ambitieux portant sur trois fronts : secours (bonification de
lassurance-emploi, protection des régimes de retraite);
réinvestissements (relance de léconomie avec un vaste programme
dinfrastructures); retour de la réglementation du secteur
financier. Sur ces trois fronts, le discours du Trône signale des
reculs.»