Grève à l’horizon pour les cols bleus de Sherbrooke
29 mars 2010
Les citoyens de Sherbrooke verront leurs
services municipaux réduits à partir du 10 avril prochain. Plus tôt
aujourdhui, le syndicat des cols bleus a fait parvenir un avis de
grève générale illimitée à la Ville et au ministère du Travail. Les
400 employés manuels sont sans contrat de travail depuis maintenant
trois ans et trois mois, et leur impatience est palpable.
«Nous
prenons soin des gens de Sherbrooke, nous fournissons votre eau,
nous entretenons les aqueducs, les égouts, nous préparons les
piscines ou les parcs pour vos enfants, mais la Ville ne considère
pas quelle doit prendre soin de ses propres employés»,
explique Rénald Dubé, président du SCFP 2729. Nous avons été plus que patients, mais
lintransigeance de la partie patronale nous pousse à augmenter la
pression pour que les choses débloquent enfin.»
La Ville et le syndicat se sont pourtant rencontrés régulièrement
depuis léchéance de la convention. Il y a eu 13 sessions de
négociation directe entre les parties avant les 21 rencontres en
présence dun conciliateur. Malgré cela, les pourparlers nont pas
progressé et pratiquement rien nest réglé. «La Ville a une vision complètement archaïque
des relations de travail. Nous avons limpression de négocier avec
des gens qui vivent au XIXe siècle. Ils doivent comprendre
quaujourdhui les salariés cherchent à être respectés,
individuellement, mais aussi comme groupe. Imaginez donc,
lemployeur est arrivé avec de nouvelles demandes la semaine
dernière! Après plus de trois ans de négociations, il augmente les
difficultés et fabrique des obstacles. Ce nest pas
sérieux», clame Rénald Dubé.
Ce matin, le syndicat a remis au Conseil des services essentiels
une liste des services quil compte assumer pendant le débrayage.
Les parties devraient être convoquées dans les prochains jours pour
sentendre sur cette question. «Nous ne souhaitons pas heurter la population
de Sherbrooke. Nous sommes fiers doffrir de bons services
municipaux! Nous souhaitons juste le faire dans de bonnes
conditions. Après trois années de surplace nous pensons que ce
moyen de pression accélérera les discussions afin de conclure une
entente satisfaisante pour tout le monde», de conclure le
président.