Fusion Rogers-Shaw : une mauvaise nouvelle pour les nouvelles locales
22 décembre 2021
Au lendemain de la prise de connaissance de la réplique finale de Rogers à propos de sa fusion avec une partie de Shaw, le Conseil provincial du secteur des communications (CPSC) du SCFP attire l’attention sur l’impact négatif que pourrait avoir la transaction sur le financement des nouvelles locales au Québec. Les conséquences se feront sentir dans un premier temps chez Global TV et dans un deuxième temps dans l’ensemble des chaînes indépendantes diffusant des nouvelles locales et qui ont accès au Fonds pour les nouvelles locales indépendantes (FNLI).
« En effet, si la vente est approuvée, Rogers a confirmé que Global perdra la contribution aux nouvelles locales de Shaw s’élevant à environ 13 millions de dollars par année. Global deviendra aussi un diffuseur indépendant, et de ce fait, sera admissible au FNLI. Nous saluons l’engagement de Rogers à consacrer 8,5 millions de dollars au FNLI dans ses avantages tangibles, mais comme le montant n’est pas récurrent, il y aura quand même des millions de dollars en moins pour chaque station offrant de l’information locale au Québec », d’expliquer Tulsa Valin-Landry, président du CPSC-SCFP.
Certes, Global pourra récupérer une partie de la somme perdue au FNLI, mais il y aura plus de demandeurs, donc moins d’argent pour chacun. Qu’adviendra-t-il des montants que touchent les autres stations indépendantes au Québec telles que RNC Media (Outaouais et Abitibi) et Télé Inter-Rives (Bas-St-Laurent, Gaspésie) qui sont en partie financées par le FNLI ?
« Comme Rogers transférera la contribution de Shaw à ses propres stations dans l’Ouest du pays, Global y fera face à plus de concurrence et on peut se demander si la station de Montréal – qui est déjà l’une des moins financées de Global dans l’ensemble du pays –, écopera encore. Nos membres ont déjà subi des compressions à répétition depuis 2007 et la dernière ronde de coupes remonte à l’été 2020. À chaque fois, c’est non seulement à nos emplois, mais au droit du public à l’information locale de langue anglaise que l’on porte atteinte », de souligner Anne Leclair, présidente du SCFP 4502 représentant les travailleuses et travailleurs de Global à Montréal.
Le CPSC souhaite que le CRTC rende une décision qui préservera le financement de l’information locale en forçant Rogers à continuer de soutenir Global au même niveau que présentement – ou à verser un montant équivalent au FNLI –, année après année, afin d’assurer la pérennité des salles de nouvelles de l’ensemble des stations de télévision indépendantes desservant les régions du Québec et du Canada.