Les discussions sur le recours à la grève sont lancées
31 mars 2015
Près de 2500 travailleuses et travailleurs du
secteur public membres du Front commun se réunissent aujourdhui, à
Québec, pour débattre du recours à la grève dans le cadre de leurs
négociations avec le gouvernement.
«En nous proposant un gel salarial de deux ans, le gouvernement
semble déterminé à faire assumer le coût du retour à léquilibre
budgétaire par ses propres employés, mentionne Carolle Dubé,
porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics
(SISP). Alors que notre pouvoir dachat se détériore depuis 25 ans,
alors que notre retard salarial par rapport aux autres travailleurs
québécois atteint des sommets, il nest pas question pour nous de
rester les bras croisés. Voilà pourquoi nous devons lancer cette
importante réflexion dès maintenant.»
Pour la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, aucun
scénario ne doit être exclu.
«Lors du dépôt de nos demandes,
nous avons soulevé des préoccupations légitimes quant à
lappauvrissement de nos membres, la précarité demploi qui les
touche et la difficulté dattirer et de retenir la main-duvre
lorsque la rémunération globale est de 7,6 % inférieure à ce qui se
paye pour des emplois comparables. Le gouvernement libéral na
démontré aucune forme découte à notre égard. Alors que nos
conventions collectives viennent à échéance aujourdhui, il est
maintenant temps daugmenter nos moyens de pression afin de
développer le rapport de force qui sera nécessaire à lobtention de
bonnes conventions collectives.»
«Cette réflexion sur le recours à
la grève dans le secteur public ne doit pas être prise à la légère,
souligne Daniel Boyer, président de la FTQ. Comment développer une
stratégie rassembleuse qui nous permettra datteindre nos objectifs
de négociation? Comment la déployer tous ensemble, tout en
ladaptant à lévolution des pourparlers aux tables de négociation?
Voilà la discussion que nous voulons amorcer aujourdhui et que
nous devrons poursuivre avec les 400 000 membres du Front
commun.»
En ce sens, cette journée de réflexion du Front commun constitue le
coup denvoi dun vaste travail de dialogue, déchanges et de
réflexion qui aura lieu au cours des prochaines semaines dans
lensemble des milieux de travail du secteur public.
«Nos membres
sont touchés par les mesures daustérité comme lensemble des
citoyennes et des citoyens. Mais alors que laugmentation salariale
moyenne au Québec sera de 2 % au cours des prochaines années, il
faudrait que les travailleuses et les travailleurs du secteur
public subissent un gel salarial de deux ans, diminuant ainsi leur
pouvoir dachat? Il sagit dun double effort complètement
inacceptable», indiquent les porte-parole du Front commun.
Le Front commun ne laissera pas le gouvernement détruire nos
services publics. «Notre monde a
choisi de travailler dans le secteur public parce quils y croient.
Cest grâce à eux que la classe moyenne et les plus démunis
reçoivent des services de qualité, malgré les compressions, malgré
la volonté du gouvernement de privatiser. Avec nous, la population
peut compter sur 400 000 travailleuses et travailleurs déterminés à
assurer pour longtemps une offre de services publics de qualité et
accessibles au plus grand nombre», de conclure les
porte-parole.
À propos
Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services
publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de lAPTS), la
Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces
organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et
travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de
léducation, de lenseignement supérieur et de la fonction publique
du Québec. Les conventions collectives du secteur public viennent à
échéance le 31 mars 2015.