Front commun CSN-FTQ
2 mars 2005
Le Front commun CSN-FTQ se bat pour améliorer
les services publics en santé, en éducation, dans les services
sociaux, dans les organismes gouvernementaux et pour négocier des
conditions de travail décentes pour celles et ceux qui les
maintiennent à bout de bras. Nous allons mettre progressivement de
plus en plus de pression sur ce gouvernement au cours des prochains
mois pour obtenir un règlement satisfaisant à l’automne prochain.
Pourquoi l’automne?
La dynamique des négociations du secteur public ainsi que
l’importance des sommes en jeu en regard des finances publiques
font en sorte que la majorité des conventions se concluent à peu
près en même temps.
L’État et les syndicats parviennent à régler
quasi simultanément les matières monétaires (de table centrale)
comme les salaires, la retraite, et les matières sectorielles
(demandes «normatives») comme celles touchant les protections
contre la précarité et la sous-traitance, la lourdeur des tâches,
la santé-sécurité au travail. Il nous semble irréaliste de penser à
un bon règlement pour l’ensemble des employé-es de l’État si la
négociation se fait en deux phases désynchronisées: une pour la
santé et une pour l’éducation. D’autant plus que ce gouvernement,
depuis deux ans, ne nous a pas habitués à des cadeaux. Ses attaques
aux syndicats et sa remise en question du caractère public des
services sont là pour le démontrer. La lutte pour améliorer les
conditions de travail et les services à la population dans le
secteur public nécessite les efforts soutenus de tous et chacun.
Dans ce contexte, il nous semble important que les deux grands
réseaux ainsi que les organismes que nous représentons soient au
rendez-vous d’une négociation synchronisée.
Le réseau de la santé et des services sociaux compte 245,000
personnes; son poids dans la balance est non négligeable. Or, le
gouvernement a voté, en décembre 2003, l’inique loi 30 qui modifie
radicalement l’organisation de la négociation en décentralisant au
niveau local 26 matières de convention collective et la
représentativité syndicale dans ce réseau. Les votes d’allégeance
syndicale imposés par la loi ne prendront fin, pour la plupart,
qu’à l’été 2005. Les membres prennent très à cur le choix de leur
avenir syndical; localement, ils sont présentement accaparés par la
recomposition de leur accréditation. La vie syndicale locale de
tous les syndicats de ce secteur subit un bouleversement sans
précédent. Il est difficile de négocier dans ce contexte de
perturbation tout en laissant le temps aux nouvelles structures de
se mettre en place. L’automne 2005 nous apparaît donc la période la
plus propice pour la conclusion d’un règlement global de la
négociation du secteur public.
Devant tout cela et malgré les tentatives du gouvernement de nous
diviser, les deux organisations les plus importantes au Québec, la
CSN et la FTQ, considèrent qu’une plus grande solidarité est
essentielle et soulignent qu’elles poursuivent la lutte ensemble.
Des demandes raisonnables
Les demandes du Front commun ont été déposées au Conseil du trésor
le 15 décembre 2003. Depuis, des rencontres de négociation ont eu
lieu. La CSN et la FTQ vont poursuivre ce travail. Quant aux tables
sectorielles, elles continuent également.
Il faut dire que la négociation n’a pas atteint encore un rythme
soutenu et qu’une mobilisation sera nécessaire pour faire
progresser les négociations sectorielles en vue d’un aboutissement
à l’automne autant en santé qu’en éducation. Des actions communes
du Front commun CSN-FTQ sont prévues ce printemps dont une majeure
en avril. Un plan subséquent sera développé pour l’automne.
Nous rappelons à la présidente du Conseil du trésor que 51% des
syndiqués en éducation et 59% des employés du secteur public de la
santé et des services sociaux sont à statut précaire. Contrairement
à ce qu’elle allègue, avoir une certaine sécurité d’emploi n’est
pas un privilège; avoir un emploi stable c’est un droit, c’est
aussi un atout de taille pour des services publics de meilleure
qualité.
Nous lui rappelons que les conventions collectives des salariés de
l’État sont échues depuis juin 2003. Bien que le cadre financier
annoncé par le gouvernement soit très serré, nous lui soulignons
que, en comparaison avec les autres travailleurs québécois du
secteur privé, y compris les non-syndiqués, leurs conditions de
travail accusent un retard de plus en plus considérable.
Madame Jérôme-Forget a réitéré que le renouvellement des
conventions collectives des employé-es de l’État devait se faire
dans le cadre financier de 12,6% pour les six prochaines années et
que cela incluait le règlement de l’équité salariale, ainsi que les
coûts liés à toutes les demandes (salaires, retraite, assurances,
conciliation travail-famille, etc). Nous lui soulignons que nos
demandes sont raisonnables : 4,5% à partir du 1er octobre 2003; 4%
à partir du 1er janvier 2005; 4% à partir du 1er janvier 2006.
Au-delà de la rhétorique de la ministre, le gouvernement doit
démontrer le respect qu’il devrait avoir pour le développement des
services publics de bonne qualité en respectant celles et ceux qui
y oeuvrent. Nos revendications vont dans ce sens.