Forum sur la présence des femmes: ce n’est qu’un au revoir
16 juin 2006
Le Forum sur la présence des femmes a pris fin
aujourd’hui, mais c’est un terme qui ressemblait davantage à un
début. La centaine de participants et participantes se sont quittés
après avoir écouté, discuté et travaillé ensemble sur les pistes de
solutions possibles pour accroître l’implication des femmes dans
les instances syndicales. Encore, une fois, les débats ont été
nombreux, animés et toujours respectueux. Ils se poursuivront
désormais dans les syndicats locaux et dans les rencontres
organisées dans le cadre de la campagne Tous pour elles, elles pour
tous qui culminera, avec les recommandations du groupe de travail
national, au prochain congrès pancanadien.
Mesures incitatives ou coercitives
Avant de reprendre le travail en atelier, les militantes et
militants ont reçu la visite de Marie-Josée Legault, professeure à
TELUQ. Cette dernière, qui a effectué plusieurs recherches en
équité salariale, est venue rappeler les fondements des mesures de
redressement appliquées dans les situations de discrimination
systémique. Prenant l’exemple de l’égalité entre les sexes dans
certains secteurs d’emploi, la professeure a souligné l’échec
historique des mesures basées sur l’égalité de droit (ou formelle),
l’établissement de conditions favorables, la bonne foi et les
diverses incitations. Le temps et la bonne volonté, à eux seuls, ne
corrigent pas toujours les injustices. Ainsi, les méthodes dites «
par en haut », parviennent rapidement à l’égalité de résultats,
même s’il faut recourir à des méthodes plus musclées, mais limitées
et temporaires, comme les sièges réservés aux groupes discriminés.
Ces mesures doivent être conçues dans un ensemble de mesures de
redressement d’une situation et être réévaluées dans le temps pour
vérifier si les cibles fixées au départ ont été atteintes et
justifier, ou non, leur pertinence ou leur maintien.
Ainsi, l’égalité réelle ne constitue pas la simple égalité de
droits, par exemple la possibilité de se présenter à des postes, ou
de voter à des élections. L’égalité est plutôt un objectif à
atteindre lorsqu’on constate la persistance de rapports sociaux qui
maintiennent des injustices ou des situations discriminatoires. Il
faut donc donner un coup de pouce aux groupes qui souffrent de
discrimination et trouver des moyens de défendre les minorités dans
le cadre de règles démocratiques fondées sur les décisions de la
majorité. Un bien beau défi!
