Fin de l’agence PPP
22 octobre 2009
Le SCFP se réjouit de lannonce du gouvernement de mettre fin à
lAgence des partenariats public-privé du Québec. Après cinq ans
dexistence, il était temps que celle-ci disparaisse.
Selon la ministre des Finances de lépoque, la
formule PPP aurait permis de faire avancer les projets plus
rapidement que la formule conventionnelle. Bien que nous ne
puissions comparer avec un autre projet dhôpital universitaire, on
peut démontrer facilement que les délais prévus pour les projets du
CHUM et du CUSM ont été dépassés. En effet, alors que le
gouvernement de 2006 projetait que les deux projets seraient
terminés en 2010-2011, la fin des travaux a été reportée à 2014 et
même 2018 pour la dernière phase du CHUM.
Monique Jérôme Forget prétendait que les PPP allaient réduire les
coûts et quau final, le contribuable serait gagnant. Or, selon le
vérificateur général du Québec, on a vu les coûts augmenter
considérablement. Depuis 2006, les coûts pour le CHUM ont augmenté
de 81% et de 50% dans le cas du CUSM. Les différences entre les
budgets approuvés en 2006 et les estimations de coûts de 2009 sont
de 1,129 M$ pour le CHUM et de 743 M$ pour le CUSM. Pour la
rénovation de lHôtel-Dieu de Québec (CHUQ), le coût du projet
sapprocherait aujourdhui du milliard.
Il est maintenant clair que cette agence avait été créée pour des
raisons purement idéologiques puisque les résultats escomptés ne
sont pas au rendez-vous. Le mouvement syndical soppose à cette
agence depuis sa création car il avait perçu les dangers de telles
politiques sans fondements. Au Royaume-Uni, lun des pays pionniers
en matière de PPP, de nombreuses études démontrent que ces
partenariats sont rarement avantageux pour les contribuables tant
au niveau des coûts que de la qualité des services.
De plus, en pleine crise économique, le financement des entreprises
privées coûte plus cher étant donné la prime de risque quon y
ajoute. Encore un risque auquel le gouvernement de Jean Charest
navait pas pensé, mais quil a quand même laissé courir à sa
population.