Équité salariale à Montréal, le maire Tremblay refuse de payer la facture
19 mai 2011
Un litige majeur oppose le syndicat des
fonctionnaires municipaux de Montréal (SCFP-FTQ) et la Ville de
Montréal qui a décidé, de façon unilatérale, de ne pas procéder aux
correctifs salariaux comme prévu à la Loi. Lemployeur prive ainsi
de nombreuses femmes et dhommes du plein ajustement salarial qui
leur est dû.
«Au SCFP, dans tout le Québec,
nous avons conclu plus de 300 règlements en matière déquité
salariale. Tous les employeurs, que ce soit le gouvernement du
Québec, Hydro-Québec, les villes de Longueuil, Laval, Québec, etc.,
nont agi comme le fait actuellement la Ville de Montréal. Tous,
sans exception, ont procédé aux ajustements salariaux dans le
respect de la loi», explique Lise Simard, conseillère au
SCFP et responsable de ce dossier. «En procédant de la sorte, non seulement
Montréal prive les femmes de leur dû et de leurs droits mais, ce
faisant, elle tente de se prévaloir davantages que les autres
employeurs nont pas cherché à bénéficier en se conformant à la
loi», affirme la conseillère syndicale.
Quant à la présidente du syndicat, Monique Côté, elle signale que
«léquité salariale est une loi à
laquelle lemployeur doit se conformer. Il ne doit pas chercher à
négocier les sommes dargent dont les femmes ont été privées
pendant toutes ces années. Si le maire Tremblay nhésite pas à
remuer ciel et terre pour injecter 37 millions de dollars
additionnels afin dassurer le plan de sauvetage de BIXI, il doit
en faire autant pour sacquitter de ses responsabilités envers ses
travailleuses et procéder, dans le respect de la loi, comme entendu
le 23 décembre dernier, à lajustement de tous les échelons des
catégories demploi qui font lobjet dun correctif
salarial».
Encore aujourdhui en 2011, plusieurs
catégories demplois féminines qui ont obtenu des correctifs
substantiels sont rémunérées à un taux avoisinant le salaire
minimum. Cet employeur tente par la négociation de léquité
salariale de les maintenir à ce taux. Cela ferait en sorte que des
personnes entrées en fonction en 2006 ne toucheraient aucun
correctif avant 2011 faisant ainsi mentir la publicité diffusée par
la Commission de léquité salariale (CÉS). «Cela est plus quindécent!», a conclu
Monique Côté.
Rappelons que le 23 décembre 2010, à la suite dune période
intensive de dur labeur et en conformité avec la Loi sur léquité
salariale, le comité déquité salariale a établi que près de 60%
des 400 emplois identifiés à prédominance féminine, touchant près
de 4500 cols blancs, obtenaient des correctifs salariaux.
Le Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal (SFMM,
SCFP-FTQ) est le plus important syndicat du secteur municipal au
Québec représentant plus de 10,000 salariés cols blancs municipaux
et paramunicipaux qui travaillent tant à la Ville de Montréal et
dans 12 villes reconstituées sur le territoire montréalais, quau
sein des sociétés paramunicipales, soit la Société du Parc
Jean-Drapeau, la Société d’habitation et de développement de
Montréal (SHDM), la Corporation Anjou 80, Stationnement de
Montréal, l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) ainsi
que la firme privée Parc Six Flags Montréal SEC (la Ronde).