Encore un employeur qui espionne ses employés! Caméras et micros cachés à l’Hôpital chinois de Montréal
17 décembre 2004
À l’Hôpital chinois de Montréal, les
conversations des patients et celles des employés peuvent être
écoutées, à leur insu, par la direction de l’institution. Fait pour
le moins surprenant, on ne parle pas de caméras de surveillance à
l’entrée des visiteurs, mais bien de caméras et de micros dans les
unités de soins. En fait, deux caméras surveillent les faits et
gestes des patients et des employés à chacun des quatre étages et,
à chaque étage, au moins un micro retransmet les conversations des
bénéficiaires et du personnel.
«C’est du jamais vu!», s’indigne Marc Ranger, conseiller
syndical auprès du syndicat des employés de l’hôpital, affilié au
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ). «Nous
avons appris le 3 décembre que des micros étaient installés depuis
quelques semaines déjà, en plus des caméras. Le contrôle se
trouverait même dans le bureau du directeur général», ajoute
Marc Ranger.
Le SCFP a d’ailleurs contesté l’installation
de ces caméras et micros de façon à capter les conversations des
personnes se trouvant près ou dans les aires communes de repos
(salons) des unités de soins. Pour Marc Ranger, il s’agit d’une
atteinte grave au droit à la vie privée. Il précise qu’une
ordonnance de sauvegarde a été déposée pour que cette surveillance
électronique cesse immédiatement. Des montants de 1000 $ par jour
et par personne lésée ont été demandés à titre de dommages
exemplaires.
Marc Ranger n’en revient tout simplement pas. «Je travaille dans
le milieu de la santé depuis 20 ans, fait-il valoir, et je n’ai
jamais rien vu de tel. Qu’il y ait une caméra de surveillance à
l’entrée publique de l’hôpital c’est une chose, mais en installer
avec des micros dans les unités de soins et les salons de repos,
quel culot!»
Ce cas de surveillance électronique est le deuxième à survenir en
moins d’une semaine. Mercredi, des employés municipaux de
Boisbriand, aussi syndiqués SCFP, avaient découvert de minuscules
caméras dans le garage municipal.
Le SCFP représente 165 des 200 employés de l’Hôpital chinois de
Montréal.