Dur coup pour Jean Charest
21 septembre 2004
Difficile de ne pas voir dans les résultats
des élections partielles d’hier un très net rejet des politiques du
gouvernement Charest. Dans les quatre circonscriptions, il y a de
quoi se réjouir.
Dans Vanier, c’est une victoire de l’ADQ qui a bien sûr surfé sur
des dossiers controversés, celui de la station de radio CHOI et
celui de l’enquête Scorpion sur le réseau de prostitution junévile.
Toutefois, s’étant en quelque sorte mis à la remorque d’un
animateur de radio pour le moins coloré, le parti de Mario Dumont
pourrait en payer le prix plus tard. Disons que même si Jean
Charest avait lui aussi appuyé la réouverture de CHOI, il n’en a
pas récolté grand-chose en terme de voix.
Dans Gouin, la victoire est allée au candidat du Parti Québécois,
Nicolas Girard, un conseiller syndical de la CSN. Mais notons que
le candidat de l’UFP, un autre syndicaliste, a terminé troisième
devant l’ADQ. Aussi, le PQ et UFP recueillent-ils ensemble environ
67% des voix.
Dans Nelligan, le PLQ l’emporte évidemment
avec une candidate (26 ans) qui à elle seule fait bondir les
statistiques de représentation des jeunes
des minorités culturelles, des minorités visibles et des femmes!
Mais, le vote libéral encaisse un recul. L’appui au parti de Jean
Charest est considérablement réduit si l’on compare avec l’élection
précédente (les défusions ?).
Enfin, dans Laurier-Dorion, la victoire, inespérée en d’autres
temps, de Elsie Lefebvre du PQ est remarquable. Si on additionne
les voix du PQ et de l’UFP, qui là aussi finit troisième, les
résultats donnent plus de 50% à deux candidats dénonçant les
politiques réactionnaires du gouvernement Charest. De tous les
résultats d’hier, ce sont ceux qui font le plus mal au parti de
Jean Charest. (Signalons au passage qu’Elsie Lefebvre a collaboré à
la recherche de l’ouvrage Ambitions libérales et écueils
politiques qui vient d’être publié par trois universitaires de
l’Université de Montréal.)