Du métier et du cœur à Rouyn-Noranda!
13 juin 2012
Depuis mardi, environ 150 personnes sont
réunies à Rouyn-Noranda dans le cadre du congrès du Conseil
provincial des affaires sociales (CPAS) sous le thème Du métier et du cur! Le CPAS regroupe
les 63 syndicats locaux SCFP présents dans le secteur de la santé
et des services sociaux québécois. Au total, ces syndicats
regroupent eux-mêmes quelque 20,000 membres. Les travaux du congrès
se terminent jeudi.
En matinée mercredi, Marco Lutfy, le président du CPAS, a dévoilé
«lOpération
Valorisation». Une discussion a suivi et les délégations
présentes ont approuvé le financement de cette campagne de mise en
valeur des membres. Toujours mercredi, en après-midi, la présidente
du SCFP sest adressée à lassemblée des délégués. Puis, la
professeure Henriette Bilodeau est venue parler dhygiène et
salubrité dans les établissements de santé au Québec, un sujet de
grande préoccupation.
Périsoignants
On sait quune grande partie des membres du CPAS travaillent dans
lombre. Ces personnes accomplissent des tâches indispensables au
bon fonctionnement du système de santé québécois et elles
contribuent ainsi à la qualité des soins dispensés. Ce sont, par
exemple, les préposés aux bénéficiaires, à lentretien ménager, aux
dossiers médicaux, etc.
lancement de l’Opération Valorisation
Photo Service de l’information SCFP
La campagne que vient de lancer le CPAS veut faire sortir de
lombre ces héros méconnus qui uvrent aux côtés des groupes
médicaux. Pour ce faire, le CPAS a adopté une nouvelle désignation
pour identifier ces membres. Dorénavant, ils seront connus comme
des «périsoignants».
Ce terme périsoignant réfère aux employés des établissements qui
relèvent du système de santé et de services sociaux, autres que le
personnel médical et infirmier. Le néologisme est formé du préfixe
«péri», venant du grec et signifiant «autour»; et de «soignant», du
verbe «soigner», «qui soigne».
Les périsoignants assument une foule de tâches dans le prolongement
des soins de santé. Ce sont, par exemple, les préposés aux
bénéficiaires, à la préparation des médicaments, à la réadaptation
physique, à l’accueil, à l’entretien ménager, à la lessive, aux
cuisines, à l’administration, ainsi que les différents corps de
métier des établissement de santé ou de services sociaux: plombier,
menuisier, mécanicien de machines fixes, etc.
Allocution de la présidente
La présidente du SCFP-Québec, Lucie Levasseur, a profité de son
passage pour s’adresser aux délégations présentes. Elle a dabord
félicité le CPAS et ses syndicats locaux des batailles menées
contre les partenariats public-privé (PPP). À cet égard, elle a
souligné que «grâce à la
vigilance des sections locales et à limplication des membres, le
CPAS a fait reculer le gouvernement pour lHôtel-Dieu du CHUQ, à
Québec. Évidemment, a-t-elle ajouté, gagner une bataille, ce nest pas comme
gagner la guerre: il faut garder lil ouvert, surtout en ce qui
concerne les CHSLD. Plus la population vieillit, plus les besoins
sont grandissants et plus le gouvernement voudra faire croire à la
population que le mode PPP est préférable pour les contribuables,
alors quon sait que cest faux!»
Dans un autre ordre didées, Lucie Levasseur a rappelé les actions
menées dans le cadre de la campagne publique sur les régimes de
retraite. Pour lessentiel, sur ce sujet, elle a fait remarquer
quau SCFP, «on dit quil faut
protéger nos acquis, dabord et avant tout: les employeurs ne
doivent pas se servir de notre caisse de retraite pour autre chose.
Cest notre travail, cest notre sueur qui a ramassé cet argent-là
pour quon puisse avoir une retraite qui a du bon sens! Des
retraités qui vivent sous le seuil de pauvreté, ça ne devrait pas
exister! On se bat pour vivre décemment, mais aussi pour vieillir
décemment!»
Enfin, elle a abordé la question des négociations de libre-échange
entre le Canada et lUnion européenne, le fameux Accord économique
et commercial global (AÉCG). «Notre plus gros problème avec lAÉCG,
a-t-elle dit, ce sont des clauses
qui donneraient aux multinationales qui investissent ici un pouvoir
sur leau, le transport, lénergie et les soins de santé, entre
autres. LAccord limiterait la capacité de nos gouvernements à
mettre en place des politiques sociales et environnementales! Ça
na aucun sens: en démocratie, on ne doit pas se faire dicter par
des compagnies comment on doit vivre! Il faut à tout prix éviter la
mainmise sur nos services publics», de conclure la
présidente.