La loi du 1% doit être maintenue et bonifiée
14 février 2006
Cest dune seule et même voix que les
organisations syndicales membres de la Commission des partenaires
du marché du travail (CPMT), la Centrale des syndicats
démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux
(CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et lUnion des
producteurs agricoles (UPA) ont présenté, aujourdhui en commission
parlementaire à Québec, un mémoire commun réclamant non seulement
le maintien, mais surtout des bonifications à la Loi favorisant le
développement de la formation de la main-duvre, appelée aussi Loi
du 1%.
«La Loi du 1 % doit être maintenue et bonifiée dans le contexte
actuel, car la capacité des travailleuses et des travailleurs à
obtenir des emplois de qualité réside dans leur maîtrise des
technologies et dans leur aptitude à sadapter aux nouveaux
procédés de production et aux nouvelles méthodes de gestion. Plus
que jamais, la formation et la qualification de la main-duvre
sont devenues un enjeu central de notre société où les leviers de
développement économique, social et personnel passent par
léducation et par la formation dune main-duvre compétente»,
ont soutenu le président de la CSD, M. François Vaudreuil, la
vice-présidente de la CSN, Mme Denise Boucher, la vice-présidente
de la CSQ, Mme Jacinthe Côté, et le secrétaire général de la FTQ,
M. René Roy.
La Loi a incontestablement eu des effets
positifs sur le développement et la qualification de la
main-duvre. Selon le rapport quinquennal 2000-2005 à létude en
commission parlementaire, elle a contribué à accroître leffort
général de formation. Linvestissement en formation a augmenté de
même que la concertation des partenaires. De plus, les résultats
des enquêtes dEmploi-Québec montrent que ladaptation en emploi
sest améliorée, que linsertion en emploi a progressé, tout comme
la mobilité de la main-duvre.
Pour maintenir et bonifier la Loi
«Dix ans après son adoption, la Loi du 1% doit cependant
répondre davantage aux nouvelles réalités et exigences du marché du
travail», ont ajouté les porte-parole syndicaux.
Dans leur première recommandation, les organisations syndicales
demandent au gouvernement Charest que la Loi du 1% sapplique à
lensemble des entreprises du Québec, peu importe leur taille.
Elles rappellent le désaccord quelles ont exprimé quand le
gouvernement a retiré les petites et les moyennes entreprises de
lapplication de la Loi.
Tout le discours qui entoure lapplication de la Loi porte sur la
situation et les besoins des entreprises, sans véritable
considération pour les travailleuses et les travailleurs. Il est
inadmissible que les personnes qui travaillent dans les petites et
les moyennes entreprises soient traitées différemment de celles qui
travaillent dans les plus grandes. Si le gouvernement souhaite
améliorer véritablement la qualification de lensemble de la
main-duvre québécoise, il doit élargir laccès à la formation à
tous les travailleurs et travailleuses.
La Loi doit également être modifiée afin dintroduire des
dispositions pour garantir léquité quant à laccès à la formation
pour lensemble des travailleuses et des travailleurs de
lentreprise. Une priorité daccès à la formation doit être
accordée aux catégories de personnel qui ne bénéficient
généralement pas de linvestissement en formation, soit les
personnes les moins scolarisées ou qualifiées (recommandations 9 et
10).
La Loi doit aussi reconnaître les efforts accomplis au cours des
dix dernières années dans le cadre des travaux de la CPMT. Les
organisations syndicales, en collaboration avec les associations
patronales, ont développé de nouveaux moyens pour mieux répondre
aux besoins des entreprises, telle la mise en place de comités
sectoriels de main-duvre et des programmes dapprentissage en
milieu de travail (recommandations 15 et 19).
Laction concertée des partenaires est le deuxième levier identifié
dans la Loi. Celle-ci sest clairement renforcée sur les plans
national, sectoriel et régional, mais peu sur le plan local. Cest
pourtant sur ce plan quil faut ancrer une véritable culture de
formation. Les syndicats réclament depuis longtemps dêtre partie
prenante de tout le processus de formation dans lentreprise, car
cest une voie à privilégier pour favoriser le développement de la
qualification de la main-duvre (recommandation 16).
Une autre des grandes préoccupations des partenaires du marché du
travail concerne la question de la reconnaissance des acquis et des
compétences de la main-duvre. Cest dans le milieu du travail que
bien des travailleuses et des travailleurs ont développé, par la
formation en emploi ainsi que par lexercice de leur métier ou
fonction de travail, des compétences qui en font aujourdhui des
experts dans leur domaine.
Malheureusement, ces compétences sont rarement reconnues. Par
ailleurs sur ce point, nous considérons que le ministère de
lÉducation, du Loisir et du Sport doit jouer un rôle accru
(recommandations 20, 21 et 22).
«Nous sommes toujours persuadés de limportance de maintenir la
Loi du 1%. Le simple fait davoir cette loi a permis de mettre et
de maintenir sur la place publique le débat sur limportance de la
formation de la main-duvre. Nous avons bien sûr fait une lecture
de cette loi en privilégiant le point de vue des travailleuses et
des travailleurs. Ceci ne veut pas dire que nous ignorons les
préoccupations des employeurs en matière de formation. Nous
considérons que la formation en emploi est lune des clés du succès
des entreprises et, dans bien des cas, de leur survie. Nous
espérons donc que les employeurs comprendront quil est autant dans
leur intérêt que dans celui des travailleuses et des travailleurs
de défendre cette loi et de travailler à ce quelle continue de
générer des leviers pour appuyer notre développement économique et
social», ont conclu les représentantes et les représentants des
organisations syndicales.
Le mémoire et un résumé du mémoire se trouvent dans le site
Internet de chacune des cinq organisations signataires.