Distribution du cannabis : des inquiétudes persistent
24 octobre 2017
Le SCFP-Québec a appris que le gouvernement du Québec s’apprêterait à déposer un projet loi pour la création d’une « filiale non commerciale de la SAQ », mais demeure inquiet quant aux intentions réelles du gouvernement. Un aspect extrêmement préoccupant de la nouvelle d’aujourd’hui est la mention que des « mandataires externes pour la distribution ou même la commercialisation du cannabis » pourraient traiter avec la nouvelle société d’État, ce qui ouvrirait la porte à la privatisation. Le SCFP rappelle au gouvernement qu’il luttera fermement contre le projet du gouvernement si celui-ci donne en cadeau aux entreprises privées une partie ou la totalité de la distribution du cannabis.
« La nouvelle d’aujourd’hui nous permet d’espérer que le gouvernement ira dans la bonne direction, mais nous restons sur nos gardes. La privatisation du futur réseau de distribution du cannabis, même partielle, serait une grave erreur », d’affirmer Patrick Lessard, président de la section locale 3535 du SCFP.
La section locale des employés de la SAQ demande que la société d’État s’occupe de la distribution du cannabis depuis que le gouvernement fédéral a présenté son projet de loi sur la légalisation du cannabis.
Lors de la consultation publique sur l’encadrement du cannabis, en septembre dernier, le SCFP-Québec avait présenté un mémoire dans lequel il demandait de confier la distribution du cannabis à la SAQ, en créant une division non lucrative, relevant du ministère de la Santé.
Selon les informations publiées ce matin dans La Presse, il semble que les propositions du SCFP-Québec aient été retenues en partie puisqu’il est annoncé que ce sera la SAQ qui créera une filiale et que celle-ci sera sans but lucratif.
Par contre, contrairement à ce qui avait été recommandé par plusieurs experts, celle-ci relèvera du ministre des Finances et non du ministère de la Santé et des Services sociaux. Le SCFP rappelle qu’il est important que les revenus excédentaires servent uniquement à la prévention et la sensibilisation et non pas à garnir les coffres de l’État.