«Devant la discrimination, il ne faut jamais reculer»
22 octobre 2013
Au congrès pancanadien du SCFP, une grande
militante du SCFP 1244 (Syndicat du personnel de soutien de
l’Université de Montréal), Sylvie Goyer, remporte le prix
Grace-Hartman pour son engagement exceptionnel en faveur des
femmes. Elle a lutté sans relâche en faveur de léquité salariale
dans son milieu de travail.
Pour Mme Goyer, la lutte menée pendant 20 ans à sa section locale
sinscrit dans le contexte de victoires importantes pour les droits
des femmes, notamment la décision de la Cour suprême du 18 octobre
1929 qui déclarait que les femmes sont des « personnes » en vertu
de la loi, et lobtention du droit de vote pour les femmes.
«Les femmes ont remporté ces
droits il ny a pas si longtemps, a rappelé Sylvie Goyer. Et ce ne
sont pas des victoires qui arrivent du jour au lendemain.»
En remerciant tous ceux au SCFP qui ont appuyé la longue lutte pour
léquité salariale, elle a insisté sur le fait quil est
«difficile dagir par soi-même,
il faut une équipe, alors je ne suis pas la seule à recevoir ce
prix».
Jusquà son départ à la retraite, lan dernier, Sylvie Goyer était
technicienne des affaires universitaires à lUniversité de
Montréal. Au début des années 80, Mme Goyer, qui a occupé plusieurs
postes électifs à la section locale 1244 du SCFP, dont celui de
présidente, a entrepris la lutte pour léquité salariale à la table
des négociations.
La bataille sest ensuite transportée au
niveau provincial. Puis des coalitions daction politique ont été
formées et une plainte a été déposée à la Commission des droits de
la personne du Québec. Il a fallu 12 ans avant dobtenir un
jugement mais, en 2008, lUniversité a dû verser 15 millions de
dollars en rajustements déquité salariale, rétroactifs jusquà
1996. Déterminés à mettre fin à la discrimination salariale pour de
bon, Sylvie Goyer et la section locale 1244 ont eu recours au
comité de léquité salariale de la province pour obtenir le plein
rajustement des salaires. La victoire est arrivée en 2011.
«Il y a eu des moments où nous étions vraiment découragées, se
rappelait Sylvie Goyer. Mais devant la discrimination il ne faut
jamais, jamais cesser de lutter et il faut pouvoir compter sur la
force de son syndicat.»
Le prix Grace-Hartman rend hommage au leadership de la première
femme présidente nationale du SCFP en soulignant le militantisme
dans la lutte pour les droits des travailleurs, légalité et la
justice sociale.