Des syndicats de toutes les régions du Canada vont appuyer financièrement les lockoutés du Journal de Québec
17 octobre 2007
Réunis à Toronto aujourdhui, les congressistes du Syndicat
canadien de la fonction publique (SCFP) ont réservé un accueil très
enthousiaste aux représentants des employés du Journal de Québec.
Denis Bolduc, Lucie Butler et Jocelyne Martineau, les présidents
des trois syndicats en conflit au Journal de Québec, ont dabord exposé
les enjeux du conflit aux quelque 2030 congressistes présents. Par
la suite, joignant le geste à la parole, des dizaines de délégués
ont défilé au micro pour indiquer que leur syndicat allait soutenir
financièrement les travailleurs en lock-out. Plusieurs ont signalé
que lappui financier prendrait la forme dune somme hebdomadaire
quils feront parvenir jusquà la fin du conflit. Ce soutien
financier viendra donc sajouter aux prestations que reçoivent déjà
les syndiqués du Fonds de grève du SCFP.
Sexprimant au nom des 252 travailleurs du
Journal de Québec, Denis
Bolduc a qualifié de «très
stimulante» lexpression de solidarité vécue aujourdhui. Il
y voit là lavantage pour les travailleurs du Journal dêtre membres dune très
grande organisation syndicale. «Grâce aux appuis concrets que nous recevons,
à ceux que nous avons reçus et aux autres qui sen viennent, nous
serons bientôt en mesure de dire à Quebecor/Sun Media que le coup
de force, la pression économique quon tente de nous imposer ne lui
donnera rien.»
Bientôt six mois de lock-out
Le conflit de travail au Journal
de Québec passera bientôt le cap des six mois. En effet, les
employés de bureau et de la rédaction du Journal de Québec sont sous le coup
dun lock-out décrété par lemployeur le 22 avril. Avant le
déclenchement du lock-out, aucun des trois syndicats navait même
demandé de mandat de grève à leurs membres. En solidarité avec
leurs collègues jetés sur le trottoir par la décision de
Quebecor/Sun Media, les employés de limprimerie ont voté la grève
à 97%.
Depuis la fondation du Journal de
Québec en 1967, aucun conflit de travail navait eu lieu. Il
y a un peu plus dun an et demi, tous les employés syndiqués du
Journal avaient accepté de
reconduire la convention collective pour un an en partenariat avec
lemployeur qui faisait face à un concurrent, Le Soleil, qui passait au format
tabloïd pour mieux le concurrencer.
Aucun piquet de grève na été érigé par les syndiqués.
Depuis le 24 avril, les employés en conflit publient et distribuent
cinq jours semaine le MédiaMatinQuébec, un quotidien
gratuit, pour rappeler leur cause à la population de Québec.
Quebecor/Corporation Sun Media a entrepris plusieurs recours
judiciaires pour empêcher la publication du MédiaMatinQuébec. Toutes ces démarches
ont échoué.
Malgré le conflit, le Journal de
Québec continue dêtre publié. Dans une décision rendue le
23 août 2007, en application de larticle 109 du Code du travail (dispositions
anti-scabs), la Commission des relations du travail (CRT) du Québec
a ordonné à la direction du Journal de Québec de cesser de
recourir aux services de quatre personnes qui remplissaient les
fonctions de salariés en conflit. Une nouvelle plainte concernant
lutilisation de travailleurs illégaux par Quebecor a été déposée
par les syndicats en octobre. Cette plainte vise 15 personnes. Elle
sera entendue par la CRT dici peu.
Les employés salariés du Journal
de Québec sont tous membres du Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP). Le SCFP compte 560,000 membres à travers
le Canada.