Des offres méprisantes pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public
15 décembre 2014
Cest avec colère et indignation que les
porte-parole du Front commun ont pris acte de la proposition du
Conseil du trésor pour le renouvellement des conventions
collectives du secteur public. Les offres du gouvernement libéral,
qui prévoient un gel salarial de deux ans et 1% daugmentation par
année, pour les trois années suivantes, sont méprisantes à légard
des 400,000 travailleuses et travailleurs quils représentent,
estiment les porte-parole du Front commun.
«Le message que nous recevons
aujourdhui cest que le gouvernement du Québec na aucun respect
pour le travail des femmes et des hommes uvrant dans les secteurs
de léducation, de la santé et des services sociaux ainsi que de la
fonction publique. Le Conseil du trésor ne nie pas lexistence dun
retard salarial, mais ne souhaite pas le réduire. Au contraire, le
gel salarial que souhaite imposer le gouvernement aurait pour effet
de doubler, après cinq ans, lécart salarial déjà énorme entre les
employés des services publics et les autres salariés
québécois», déclare Louise Chabot, porte-parole du
Secrétariat intersyndical des services publics (SISP).
«On est en droit de se
questionner à savoir pour quelles raisons le gouvernement ignore
lensemble de nos propositions pour lamélioration des conditions
de vie au travail et de gestion des services publics que nous lui
avons soumises. La réduction de la précarité et de la
sous-traitance, tout comme lamélioration de notre autonomie
professionnelle et des mesures de conciliation
famille-travail-études sont restées lettres mortes à la poste. Le
gouvernement fait la sourde oreille, tout comme pour les multiples
propositions que nos organisations ont soumises au gouvernement
pour le financement des services publics. Ce nest pas par
nécessité, mais pour des raisons idéologiques que le gouvernement
met en place ces mesures daustérité», critique Serge
Cadieux, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec (FTQ).
«Rappelons
que 75% des salariés des services publics sont des femmes. Encore
une fois, le gouvernement sattaque à nous afin déconomiser sur
notre dos pour atteindre le déficit zéro. Messieurs Couillard,
Coiteux, Barrette et Bolduc sattendent-ils à ce que nous
acceptions des conditions de travail moindre que nos
concitoyens?», sinterroge Francine Lévesque,
vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
«Nous avons déjà amplement fait
notre part pour le redressement des finances publiques. Depuis le
Plan de retour à léquilibre budgétaire de 2009, lévolution de nos
salaires a été inférieure à celle des autres salariés du Québec.
Ceci a non seulement contribué à accroître notre retard salarial,
mais nous a aussi fait perdre, en moyenne, près de 10,500$ par
personne sur la période. Pour le gouvernement, ceci représente des
économies de plus de 4 milliards de dollars, depuis 2009. Nous
déplorons que le gouvernement nait pas le courage politique
daller chercher largent là où il se trouve : dans les poches de
leurs amis du boys club du 1%», continue Francine Lévesque.
«On cherche à placer les
travailleuses et les travailleurs des services publics devant un
faux dilemme: gel salarial ou augmentation de la charge de travail.
Dans un contexte de pénurie de main-duvre, personne nest payé à
ne rien faire! Nous répondons plutôt que lon doit offrir des
conditions de travail décentes pour attirer et retenir une
main-duvre de qualité dans les services publics. Cest dautant
plus préoccupant alors que le gouvernement prévoit le départ à la
retraite de 15,000 employés du secteur public annuellement, au
cours des prochaines années», poursuit Serge Cadieux.
M. Cadieux déplore également les reculs exigés par le gouvernement
au régime de retraite des employés de lÉtat. «Le gouvernement voudrait retarder lâge de
la retraite en fonction de lévolution de lespérance de vie,
réduire le salaire moyen pour le calcul des rentes et retirer leur
indexation. Des mesures complètement inacceptables!»
«Notre intention a toujours été de négocier sérieusement avec le
gouvernement. Mais nous nhésiterons pas à prendre les moyens quil
faut pour lui faire entendre raison. Sil est incapable de
comprendre autrement quavec la pression de la population dans la
rue, cest par milliers que nous y descendrons. Les travailleuses
et les travailleurs des services publics ne se laisseront pas
appauvrir pour financer latteinte du déficit zéro au profit dune
idéologie néolibérale. Au gel des salaires, le Front commun
répliquera par un hiver chaud. Partout dans leurs circonscriptions,
les députés libéraux nous trouveront sur leur chemin»,
conclut Louise Chabot.
Le Front commun
Le Front commun regroupe la Confédération des syndicats nationaux
(CSN), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec
(FTQ) et le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP,
formé de la CSQ, du SFPQ et de lAPTS). Ensemble, ces organisations
représentent plus de 400,000 travailleuses et travailleurs des
réseaux de la santé et des services sociaux, de léducation, de
lenseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les
conventions collectives du secteur public viendront à échéance le
31 mars 2015.