Des milliers de personnes accueillent la Charte mondiale des femmes à Québec
8 mai 2005
Hier, à Québec, des milliers de femmes,
d’hommes et d’enfants ont accueilli la Charte mondiale des femmes
pour l’humanité, arrivée par bateau en compagnie de déléguées
internationales. «Nous sommes les mères de cette Charte, nous,
mères de l’humanité, et à travers cette Charte, nous affirmons
notre volonté de créer un monde meilleur», de dire Safiétou
Diop, déléguée du Sénégal, au moment de mettre le pied sur la terre
ferme.
Après une grande marche populaire, transmise de main en main à
travers une chaîne humaine de plus de 2000 femmes, la Charte
mondiale des femmes pour l’humanité a été portée devant l’Assemblée
nationale du Québec où des prises de parole et un spectacle ont eu
lieu. «Par cette action, le mouvement des femmes du Québec
rappelle ses luttes, célèbre ses victoires mais surtout dit, haut
et fort, les nécessaires changements pour que les valeurs de la
Charte, Égalité, Liberté, Solidarité, Justice et Paix, se réalisent
pleinement au Québec et dans le monde», de déclarer Michèle
Asselin, présidente de la Fédération des femmes du Québec.
Mme Asselin a rappelé que les revendications
québécoises dévoilées en mars dernier, inspirées des cinq valeurs
de la Charte, attendent des réponses concrètes du gouvernement du
Québec et du gouvernement du Canada. Pensons, notamment aux
dossiers:
– des femmes migrantes victimes de trafic qui sont ou peuvent être
victimes d’expulsion, une entente Québec-Canada doit être conclue à
ce sujet;
–
– des besoins essentiels des personnes dont les revenus proviennent
de la Sécurité du revenu et du Régime des prêts et bourses afin que
ces besoins soient véritablement couverts;
–
– des disparités de traitement fondées sur le statut d’emploi, afin
que la Loi sur les normes du travail protège les personnes occupant
un emploi atypique et garantisse les mêmes conditions de travail
(incluant le salaire et les avantages sociaux) que celles accordées
aux autres personnes salariées qui effectuent un travail équivalent
dans une même entreprise;
–
– – de l’engagement du gouvernement du Québec à l’élimination de la
discrimination sur la base du sexe et ce, par l’adoption d’une
politique globale et d’un plan d’action en matière de condition
féminine; par le maintien des programmes spécifiques pour les
femmes;
– par le maintien du Conseil du statut de la femme (CSF) et du
secrétariat à la condition féminine (SCF) avec leur mission
distincte, spécifique et incluant un financement adéquat.
Depuis le 8 mars dernier, des discussions autour de ces
revendications se sont amorcées avec le gouvernement du Québec.
Dans les prochaines semaines, le processus devra toutefois
s’accélérer de façon marquée, car nous comptons obtenir les
réponses à nos revendications d’ici le 17 octobre, journée
internationale contre la pauvreté, qui marquera la fin du relais
international de la Charte mondiale.
Dès le dimanche 8 mai, le relais se fera avec l’Europe, alors que
la présidente de la Fédération des femmes du Québec s’envolera vers
la Turquie pour transmettre la Charte aux femmes turques et
grecques.
Adoptée le 10 décembre 2004 au Rwanda, la Charte mondiale des
femmes pour l’humanité propose de construire un monde où
l’exploitation, l’oppression, l’intolérance et les exclusions
n’existent plus, où l’intégrité, la diversité, les droits et
libertés de toutes et de tous sont respectés. La Charte aura
jusqu’ici traversé 18 pays des Amériques, avant de poursuivre son
périple à travers l’ensemble des régions du monde (38 autres pays).
Initiative de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), la Marche
mondiale des femmes (MMF) est devenue un mouvement mondial
incontournable. Elle rallie quelque 6000 groupes qui proviennent de
163 pays et territoires.