Des manifs mobiles
17 avril 2008
(MMQ et SCFP) Mardi et mercredi, les employés
en lock-out du Journal de Québec ont tenu des manifs mobiles.
Mardi, cest dabord lhôtel de ville de Québec que les syndiqués
ont visité. Mercredi, la manif mobile sest déplacée au Manoir
Montmorency. Récit des ces événements des deux derniers jours.
Mardi matin, les lockoutés du Journal de Québec ont manifesté à une
conférence de presse donnée à lhôtel de ville de Québec, afin
dempêcher que des gens travaillent à leur place, comme cela se
fait depuis le début dun conflit qui na que trop duré.
La ministre de la Culture, des Communications et de la Condition
féminine, Mme Christine St-Pierre, et le maire de Québec, M. Régis
Labeaume, avaient convoqué la presse pour annoncer la mise en place
dun programme de restauration dédifices patrimoniaux.
Avant que ne commence la conférence de presse,
une dizaine de travailleurs en lock-out du Journal de Québec ont dressé un piquet
de grève et ont demandé aux membres des médias de ne pas la
franchir avant que leur porte-parole, Denis Bolduc, ne sadresse
aux organisateurs de lévénement.
Demande dappui
Le président du syndicat de la rédaction du Journal de Québec, appuyé de ses
collègues des bureaux et de limprimerie, a alors demandé aux
organisateurs dinviter les représentants du Journal de Québec à quitter les lieux.
«Ces gens de Canoë, de Keystone,
de Nomade ou du Journal de Québec ne seraient pas ici sil ny avait pas de
conflit, a dit M. Bolduc. Cest nous qui serions ici et qui
rapporterions cet événement. Ce conflit na que trop duré. Nous
vous demandons de les exclure de la conférence de presse et nous
laisserons passer nos collègues des autres médias.»
Pendant que les représentants des lockoutés, de la ministre et du
maire discutaient, les travailleurs en conflit ont distribué des
tracts aux journalistes et aux personnes présentes à la conférence
de presse pour expliquer leur position. Après une quinzaine de
minutes, les politiciens se sont engagés à collaborer avec leurs
visiteurs imprévus et la conférence de presse a pu se dérouler
normalement.
Un photographe de Keystone a quitté les lieux sans demander son
reste et personne de Canoë, du Journal de Québec ou de Nomade na
tenté dy assister.
Autres manifestations
Interrogé sur ce qui sétait produit à la fin de la conférence de
presse, le maire Labeaume a expliqué quil avait respecté la
demande des lockoutés, comme il lavait fait à quelques reprises
pendant sa campagne électorale. Le maire a toutefois ajouté quil
ne refuserait pas dalimenter qui que ce soit en information. Quant
à la ministre des Communications, Mme St-Pierre, visiblement mal à
laise dans cette situation, elle a quitté les lieux sans émettre
de commentaires.
Du côté des lockoutés, ils ont assuré à leurs collègues des autres
médias que des manifestations du même genre et dautres actions
sont prévues pour les prochains jours. «Nous avons été corrects et respectueux des
lois jusquà présent et nous le resterons, a dit Denis Bolduc. Par
contre, il y a des limites à ne pas déranger personne. Il est temps
que les décideurs nous disent sils nous appuient. Pas seulement
pour nous, mais pour la population de Québec qui a droit à une
meilleure information que ce qui lui est proposé actuellement dans
un Journal de Québec fait
par nimporte qui.»
Une seconde manif mobile
Les employés en conflit de travail au Journal de Québec depuis un an ont
refait, hier, ce quils avaient fait la veille en demandant aux
organisateurs dune conférence de presse dinterdire laccès à
lévénement à toute personne susceptible de collaborer par ses
textes ou ses photos avec le Journal de Québec.
Cette fois, cest lors dune conférence de presse conjointe du CLD
de la Côte-de-Beaupré et de la Société du 400e qui se tenait au
Manoir Montmorency quun groupe dune dizaine demployés des
bureaux, de limprimerie et de la rédaction sont intervenus.
Comme la veille à lhôtel de ville de Québec, les travailleurs en
lock-out et en grève ont érigé une ligne de piquetage devant la
salle où se tenait la conférence de presse en demandant tout
dabord aux représentants légitimes des autres médias de la
capitale de ne pas la franchir.
Deux représentants des employés en conflit de travail se sont
ensuite adressés aux responsables de la conférence de presse pour
leur expliquer quils navaient pas lintention de la perturber,
sauf si un travailleur de remplacement accédait à la salle.
Avec un retard dune dizaine de minutes, les travailleurs légitimes
des autres médias ont eu accès à la salle, mais le piquet sest
refermé devant le photographe de Keystone Press dont les photos
sont publiées dans le Journal de
Québec depuis plusieurs mois déjà. Toutefois, après avoir
fait un appel à on ne sait qui, le photographe a tenté de franchir
la ligne de piquetage érigée devant la salle où se déroulait la
conférence de presse.
Cette fois, cest lune des responsables de lévénement qui a
décidé de bloquer laccès au photographe en lui faisant clairement
savoir que la quiétude de lactivité se ferait au prix de son
interdiction daccès. Le photographe a refait un appel téléphonique
et est revenu à la charge une autre fois, avec le même résultat.
«Ce nest que depuis le 22 avril
2007 quon voit des photographes de Keystone Press et des
journalistes de Canoë ou de lagence Nomade dans les conférences de
presse que les journalistes et les photographes du Journal
de Québec actuellement en
lock-out couvriraient normalement», a mentionné Denis
Bolduc, porte-parole des employés en conflit de travail.
«Comme le fruit de leur travail se retrouve dans le Journal de
Québec, il est clair pour nous que ce sont des travailleurs de
remplacement, a ajouté M. Bolduc. Lidée nest pas dempêcher qui que ce soit
de faire son travail, cest de les empêcher de faire le nôtre. Et
il est clair que nos interventions ne se limiteront pas aux deux
qui ont déjà eu lieu. Assez, cest assez», a terminé M.
Bolduc.