Des grévistes de Vidéotron blessées et un scab arrêté
15 mai 2002
Le début de semaine a été dur pour les employés de Vidéotron dans
la région de Québec. Lundi 13 mai, trois syndiqués ont été blessés
lors d’incidents mettant en cause des briseurs de grève. Jusqu’ici,
deux plaintes ont été déposées à la police et un briseur de grève a
été arrêté.
À Lévis, une quarantaine de grévistes avait formé une ligne de
piquetage devant un des bureaux de la compagnie. Des chevalets,
reliés entre eux par des cordes, fermaient l’entrée. Un briseur de
grève à l’emploi de la compagnie HS Télécom s’est présenté sur les
lieux au volant de sa voiture et a forcé le piquet de grève. En
fonçant, sa voiture a heurté le câble reliant les tréteaux. Sous
l’impact, les tréteaux ont été projetés dans les airs et ont frappé
violemment deux personnes. Un homme a été blessé à la main et une
femme, Françoise Royer, a été blessée au dos. La voiture du scab a
poursuivi sa course. Quelques moments plus tard, la police a
procédé à l’arrestation du briseur de grève. Celui-ci a quitté les
bureaux à bord d’une voiture de police, tout en se cachant le
visage. Françoise Royer a déposé une plainte formelle.
À Val-Bélair, sous le regard ahuri de deux de ses camarades, Carole
Bolduc, une autre gréviste, a été agressée par un taupin de 200
livres. Alors qu’elles étaient toutes trois dans la même voiture,
les syndiquées ont vu s’approcher un homme travaillant pour la
compagnie HS Télécom. L’individu a commencé à prendre des photos
des employées, puis de la plaque d’immatriculation de leur voiture.
Carole Bolduc, est sortie du véhicule pour demander à l’individu ce
qu’il faisait exactement. Alors qu’elle avançait la main pour
tenter de cacher l’objectif de la caméra, il l’a tout simplement
frappée d’un solide coup d’avant-bras. Sous l’impact, la gréviste a
été projetée sur sa voiture. Elle souffre maintenant de maux de dos
et porte des ecchymoses au cou et à la clavicule. Une plainte a
aussi été déposée à la police dans cette affaire. Le scab en cause
est toujours au travail?
Gilles Dubé, président de la section locale 1417, répète qu’il
n’est guère surpris que ce genre d’événements surviennent et
avertit que l’utilisation de briseurs de grève est une pratique
dépassée et dangereuse, qui augmente toujours les risques de
violence.