Des échanges «prévisibles et inquiétants» avec le Conseil du trésor
11 septembre 2014
Au sortir de leur rencontre avec le président
du Conseil du trésor, les représentants du Front commun ont
qualifié de «prévisibles et
inquiétants» les échanges quils ont eus avec Martin Coiteux
et les ministres Gaétan Barrette et Yves Bolduc.
«Nous navons rien appris de neuf
quant à lorientation économique du gouvernement, affirme
Daniel Boyer, président de la FTQ. Nous sommes inquiets quant aux cibles
budgétaires, aux politiques daustérité quil entend mettre en
place et au refus de se doter des marges de manuvre nécessaires.
Mais nous nous entendons sur une chose : nous avons une obligation
mutuelle de convenir de nouvelles conventions collectives pour les
530,000 employés de lÉtat. De notre côté, nous allons consacrer
toutes nos énergies à cela au cours des prochains mois afin que les
négociations se déroulent dans un climat constructif et de bonne
foi.»
Les représentantes et les représentants du Front commun ont profité
de la rencontre pour rappeler à M. Coiteux les problèmes criants
que nous vivons dans le secteur public. En raison de la dégradation
des conditions de travail et du retard salarial grandissant avec
les autres employés de lÉtat, le secteur public connaît de plus en
plus de difficulté dattraction et de rétention de la main-duvre.
En effet, selon la dernière étude de lInstitut de la statistique
du Québec publiée en novembre dernier, les salariés du secteur
public québécois accusent un retard de 8,3% de leur rémunération
globale par rapport à lensemble des autres travailleuses et
travailleurs québécois.
«Les employés du secteur public,
à 75% des femmes, font déjà limpossible dans un contexte de
compressions permanentes, souligne Francine Lévesque,
vice-présidente de la CSN. Pourquoi accepte-t-on quelles soient moins
bien rémunérées que le reste de la population, alors quelles
uvrent au quotidien auprès de nos enfants, de nos aînés et des
plus démunis de notre société?»
«Bien sûr
que nous sommes conscients de la situation budgétaire du
Québec, indique Carolle Dubé, porte-parole du SISP.
Mais depuis quelques mois, le
gouvernement de M. Couillard ne parle que dune seule colonne du
budget : celle des dépenses. Il est grand temps quon regarde celle
des revenus! Depuis 20 ans, les nombreuses transformations du
régime fiscal québécois ont fait en sorte que lÉtat se prive
annuellement de plus de 4 milliards de dollars. Les organisations
membres du Front commun entendent faire valoir, lors des travaux de
la Commission sur la fiscalité, que le Québec a les moyens de
financer des services publics accessibles et de qualité pour la
population, et ce, sans hausser les impôts de la classe moyenne et
des moins nantis de notre société. Et nous comptons également
profiter de nos prochaines négociations pour nous attaquer aux
multiples formes de gaspillage dans les services publics, que ce
soit lintrusion grandissante du secteur privé et la hausse
importante du nombre de cadres qui minent lautonomie
professionnelle des membres que nous représentons.»
Rappelons quen mai dernier, le Front commun a lancé les
consultations des assemblées générales en vue des demandes qui
seront portées au gouvernement. Alors que les assemblées ont
toujours cours, le Front commun entend déposer ses revendications
au Conseil du trésor avant la fin de lannée.
À propos
Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services
publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de lAPTS), la
Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces
organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et
travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de
léducation, de lenseignement supérieur et de la fonction publique
du Québec.