«Derrière qui le Canada se cache-t-il aujourd’hui?»
6 décembre 2010
Le gouvernement conservateur doit cesser de se
cacher derrière d’autres gouvernements pour justifier son bilan
désastreux sur la question des changements climatiques. C’est le
message principal du plus grand syndicat au Canada à l’occasion du
début de la deuxième et déterminante semaine de la Conférence
des Nations unies sur les changements climatiques.
«Chaque
jour, on se demande derrière qui le gouvernement Harper va se
cacher pour justifier son inaction», selon Claude Généreux,
secrétaire-trésorier national du Syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP), présent à la Conférence sur les changements
climatiques de Cancún.
«Un jour, le gouvernement
canadien nous dit qu’il attend que les États-Unis établissent des
cibles avant d’aller de l’avant tout en sachant très bien que le
contexte n’y est pas favorable avec le nouveau Congrès américain.
Le lendemain, le gouvernement dit attendre que la Chine et les pays
en développement en fassent plus avant de s’engager davantage. Et
maintenant, M. Harper et le ministre de l’Environnement John Baird
se cachent derrière le Japon et la Russie dans leur opposition au
renouvellement du protocole de Kyoto. Et demain, derrière qui
allons-nous nous cacher?»
La position officielle du gouvernement actuel du Canada est simple
: attendre et espérer que le processus soit un échec.
«Ce n’est pas ça, être un leader
dans le monde, de se cacher derrière les autres. Il faut cesser de
justifier son inaction par l’inaction des autres. Il faut prendre
nos propres responsabilités, comme un pays riche et un grand
émetteur de CO2, et nous serons par la suite dans une position pour
en exiger davantage des autres», a ajouté M. Généreux.
Le gouvernement canadien se dit favorable à un «nouveau traité» qui inclurait des
cibles contraignantes pour tous les pays, riches et pauvres, et que
sinon il s’opposera à toute avancée. Selon le SCFP, ceci veut
concrètement dire que le gouvernement conservateur se cherche une
excuse pour tuer Kyoto et se dégager d’engagements que le Canada a
pris précédemment.
«Ceci étant dit, nous ne devons
pas perdre espoir. Le SCFP demande que le gouvernement canadien
cesse sa stratégie d’obstruction passive et montre enfin de la
bonne foi. Nous devons bâtir sur Kyoto et Copenhague, établir des
cibles encore plus ambitieuses, et faire les efforts nécessaires
pour inclure les autres pays. Nous avons collectivement une
obligation d’assurer que le processus aille de l’avant plutôt que
de reculer», a conclu Claude Généreux.