Denis Bolduc remet les pendules à l’heure
27 juin 2008
«Monsieur
Péladeau, avez-vous été mis au courant quune négociation a eu lieu
au cours des dernières heures et que les syndicats attendent une
réponse de votre part? Faites attention avant daccuser les
syndicats de tous les maux.»
Cest en ces termes que le porte-parole des travailleurs en
lock-out du Journal de Québec, Denis Bolduc, a résumé la dernière
rencontre des syndicats avec la partie patronale, mercredi et hier,
devant le conciliateur du ministère du Travail, Jean Poirier.
Devant lassemblée des actionnaires de Quebecor, hier, le grand
patron de lentreprise, Pierre Karl Péladeau, a, comme il a
tendance à le faire chaque fois quil éprouve des difficultés dans
son entreprise, montré du doigt les syndicats pour ses malheurs.
Le président du Conseil provincial du secteur
des communications du SCFP, Jean Chabot, a profité de cette
rencontre des actionnaires pour questionner le conseil
dadministration sur ses intentions quant au conflit qui perdure
depuis plus de 14 mois au Journal de Québec. «Avec le conflit en cours, limage
corporative de Quebecor est en train de se détruire, a dit
M. Chabot. Quebecor se comporte
en mauvais citoyen corporatif et il y a lieu de croire que cela
affecte le cours de laction. Le Journal de Québec est redevenu
numéro 2, il y a eu des condamnations au criminel (le
Journal de Québec et Canoë ont écopé damendes totalisant 23 000 $
pour avoir publié lidentité dune victime dagression sexuelle, en
contravention avec une ordonnance du tribunal) et de nouvelles accusations ont été portées
la semaine dernière (à nouveau pour avoir transgressé une
ordonnance de la cour par des textes écrits par un présumé
travailleur de remplacement). Des
plaintes ont été portées devant la Commission des relations du
travail pour lutilisation de scabs, et ce, même si le Journal de
Québec était rentable. Allez-vous laisser le conflit
perdurer?»
Cest Jean Neveu, président du conseil dadministration de
Quebecor, qui y a répondu. En partie. «Le conseil est daccord avec le fait que les
marchés évoluent, quil y a des choses qui doivent changer et quil
faut aussi que ça se fasse au Québec. Le conseil appuie cela à 100
%. (…) Oui, le Journal de Québec est encore rentable. Mais ce
nest pas parce quil lest encore aujourdhui quon Ne peut pas
préparer lavenir», a dit M. Neveu.