D’autres débrayages à venir pour faire débloquer la négociation
7 septembre 2005
Le 15 septembre prochain, 45 commissions
scolaires et six établissements au sein d’organismes
gouvernementaux seront touchés par la grève des employés de soutien
et professionnels membres du Front commun CSN-FTQ.
Exaspérés par l’attitude gouvernementale
depuis le début de la négociation dans le secteur public, les
employé-es de soutien des commissions scolaires appliqueront un
arrêt de travail d’une demi-journée en après-midi (CSN) ou d’une
journée complète (FTQ). Pour leur part, les employé-es de la
Société des traversiers seront en débrayage de 13 à 17 heures,
tandis que ceux de la RIO et du Palais des congrès de Montréal
déclencheront une grève de 24 heures. Le message est clair:
«Cessez de faire semblant et négociez!»
Depuis les nombreuses sorties publiques du gouvernement Charest,
qui appelait à une accélération des négociations, aucun changement
n’a été observé aux tables, ni au niveau de la fréquence des
rencontres, ni au sujet de l’attitude de la partie patronale. La
CSN et la FTQ ont pourtant insisté afin d’accélérer le rythme des
négociations et d’obtenir des réponses à leurs demandes. Le Front
commun dénonce cette opération «maquillage».
En maintenant la ligne dure et en niant les problèmes vécus dans
les milieux de travail par les employés du secteur public, le
gouvernement Charest semble mener la négociation dans un
cul-de-sac. Quelques négociateurs patronaux ont d’ailleurs avoué
n’avoir aucun nouveau mandat pour régler les conventions
collectives.
Le coordonnateur à la mobilisation de la FTQ, Michel Murray, se
demande à quel jeu joue le gouvernement Charest. «On ne peut pas
faire constamment des appels au calme et en même temps, piquer les
gens au vif en ignorant leurs demandes pour améliorer leurs
conditions de travail et les services qu’ils donnent. Cette
attitude-là n’a rien de propice à une saine négociation, ça
ressemble plutôt à une attitude de confrontation. Il est temps que
ça cesse! On ne peut pas constamment demander à nos membres de
mettre de l’eau dans leur vin.»
«L’impatience se fait sentir de plus en plus chez nos
membres», explique Ginette Guérin, présidente de la Fédération
des employées et employés de services public de la CSN (FEESP-CSN).
Les gens savent que malgré les appels à la négociation du
gouvernement, rien ne bouge aux tables. Depuis la reprise des
pourparlers à la fin août, la partie patronale est demeurée sur ses
positions sur presque tous les sujets, même ceux qui n’ont aucune
incidence monétaire. Il n’y a rien de pire pour provoquer la colère
de nos membres. Ils ne supportent plus cette hypocrisie.»
Les employés de soutien membres du Front commun CSN-FTQ utiliseront
le seul moyen légal qu’il leur reste pour forcer le gouvernement à
cesser de faire la sourde oreille. Ceux-ci sont sans convention
collective depuis juin 2003. En plus d’obtenir des augmentations
salariales, ils souhaitent notamment contrer la précarité d’emploi,
la sous-traitance et la privatisation des services publics.
Les travailleuses et les travailleurs de la RIO et du Palais des
Congrès de Montréal en seront à leur premier débrayage cet automne.
Les employés de la Société des traversiers et ceux des commissions
scolaires participeront pour leur part à leur deuxième débrayage.
D’autres actions pourraient survenir si aucun changement n’est
observé aux tables de négociation.
Le personnel de soutien des commissions scolaires comprend
notamment les éducatrices en service de garde en milieu scolaire,
les techniciens en éducation spécialisée, les secrétaires d’école,
les concierges et l’ensemble des employés manuels.