Coup de force des libéraux
15 décembre 2005
Jusqu’à la dernière minute, tout le monde a
espéré que le gouvernement Charest entendrait raison, que Monique
Jérôme-Forget comprendrait qu’on ne peut offrir deux années de gel
salarial à des gens qui gagnent, en moyenne, 31 000$ par année.
Malheureusement, c’était sans compter le dogmatisme de ce
gouvernement qui a toujours refusé de sortir de son cadre financier
et de négocier sérieusement avec ses employés.
Hier après-midi, il était devenu clair que Charest et compagnie
préféraient convoquer l’Assemblée nationale de façon extraordinaire
et imposer une loi spéciale décrétant les conditions de travail des
employés du secteur public, plutôt que faire preuve de bon sens et
de respect. Le gouvernement utilise donc son rôle de législateur
pour atteindre ses objectifs d’employeur et faire entrer dans la
gorge des employés du secteur public un règlement carrément
innaceptable pour eux.
Il est déjà certain que ce coup de force ne restera pas sans
lendemain. Hier soir, Henri Massé, président de la FTQ, déclarait
déjà, « Le gouvernement est viré sur le top et a décidé de partir
un psychodrame. À la FTQ, personne ne va oublier ça et on va
s’organiser pour que le gouvernement s’en souvienne longtemps. Le
gouvernement vient de faire un accroc monumental à la libre
négociation. Il n’y a pas péril en la demeure. On a eu des moyens
de pression exemplaires en santé et en éducation. Aucun
gouvernement ne peut invoquer l’urgence et l’ordre public. Avec le
cadre financier, nos membres perdent 4% sur un salaire moyen de
300$ nets par semaine. À la FTQ on ne pète pas des fuses, on en
fait pas de menaces, on fait des promesses, et on va remplir nos
promesses. »