CONGÉS ET VACANCES REFUSÉS : LE PERSONNEL DE L’INSTITUT PHILIPPE-PINEL À BOUT DE SOUFFLE
2 octobre 2025
Les travailleuses et travailleurs de l’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel dénoncent un climat de travail de plus en plus toxique, marqué par un refus de prendre des congés, et ce, même en période creuse. Cette situation, qui perdure malgré les appels répétés du syndicat, contribue à l’épuisement du personnel, à une hausse des absences non planifiées et à une crise de rétention sans précédent.
Des membres ayant 15, 20, voire 25 ans d’ancienneté se voient refuser leurs demandes de congés et doivent prendre leurs vacances de manière non continue à des périodes qui ne leur conviennent pas par crainte de se les voir aussi refusées. L’employeur a d’abord prétexté la pandémie de COVID-19 pour justifier cette nouvelle gestion pour finalement s’appuyer sur une pénurie d’effectifs. Or, celle-ci n’a rien d’imprévisible, elle est chronique. Le plan de contingence exceptionnel est devenu la norme, laissant les équipes à leur minimum et les employé(e)s à bout de souffle.
« La direction de Pinel a elle-même créé le manque d’effectifs en négligeant la santé mentale de ses salariés et en rendant la conciliation travail-vie personnelle extrêmement difficile. Plutôt que de mettre en place des stratégies pour prévenir l’épuisement, elle l’accélère, c’est un cercle vicieux », dénonce Alexa Lachaine, présidente par intérim du SCFP, section locale 2960.
Par ailleurs, en fonction des services et des quarts de travail, les ratios de vacances ont été réduits dans les dernières années de telle sorte qu’ils sont désormais de deux à trois fois moins élevés.
Ces refus s’inscrivent dans un contexte où les conditions de travail à l’institut se détériorent. L’employeur banalise la violence et néglige ses obligations en matière de santé et de sécurité au travail. Le taux de roulement est tel qu’il manque souvent de personnel expérimenté sur le plancher. Le nombre d’enquêtes disciplinaires a augmenté et les sanctions données à la suite de celles-ci sont extrêmement sévères. L’arrivée de Santé Québec avait suscité l’espoir d’un redressement, mais force est d’admettre que l’organisme ne répond pas présent et que la convention collective dûment négociée est de moins en moins respectée.
« Nos membres s’occupent de la population la plus incomprise du Québec, dans un climat de violence banalisée et de conditions de travail dégradées. Comment un institut national en psychiatrie légale peut-il prétendre être un leader en santé mentale tout en maltraitant ses propres employés? », de conclure la présidente.
Le syndicat exige que Santé Québec intervienne immédiatement et que la direction de Pinel respecte les droits négociés des syndiqué(e)s. Il est temps de mettre fin à cette gestion déshumanisante.