Ville de Terrebonne – Une centaine de cols bleus manifestent contre la mauvaise gestion des fonds publics
10 septembre 2012
Montréal, le lundi 10 septembre – Une centaine
de cols bleus de la Ville de Terrebonne ont manifesté devant
l’édifice où avait lieu l’assemblée publique du conseil municipal
de la Ville de Terrebonne lundi soir afin d’alerter les
contribuables aux mauvaises pratiques de gestion des
administrateurs de la municipalité.
Spécifiquement, le syndicat a profité de
l’assemblée publique de la Ville afin de poser quelques questions
aux conseillers sur le financement de la construction et de la
gestion des complexes sportifs.
«En tant qu’organisation syndicale, nous avons à cur la bonne
gestion de la municipalité, c’est pourquoi nous sommes préoccupés
par les décisions de la ville à l’égard des complexes sportifs et
de la sous-traitance. C’est notre devoir d’en faire part à la
population. C’est leur argent après tout», a indiqué Denis
Renaud, président du Syndicat des cols bleu de la Ville de
Terrebonne.
Dans le cas des complexes sportifs, la Ville emploie le modèle du
partenariat public-privé (PPP) avec un organisme à but non lucratif
(OBNL) qui sert de paravent pour leur construction. La Ville a
adopté le mode PPP-OBNL sans toutefois pouvoir en démontrer les
avantages. Les contribuables de plusieurs municipalités
québécoises, qui par le passé avaient adopté ce modèle, peuvent en
démontrer les sérieux désavantages.
«Le problème avec ce modèle est
que les OBNL ne sont pas soumis aux mêmes règles que les
municipalités. Le partenaire privé n’est pas systématiquement tenu
de procéder par appels d’offres. Le manque de transparence des
contrats et leur rigidité favorisent la collusion. Et, comme il
s’agit d’organismes privés, l’information sur l’utilisation de
l’argent des contribuables n’est plus facilement
accessible», a expliqué Pierre-Guy Sylvestre économiste pour
le SCFP. «Or, pour améliorer la
bonne gouvernance, la transparence des organisations municipales
doit être plus grande.»
«Dans un rapport émis par le
vérificateur général au printemps dernier, celui-ci rappelait
justement les règles à l’égard de l’attribution des contrats des
municipalités, et selon ceux-ci, toute dépense de plus de 25 000 $
doit faire l’objet d’un appel d’offres, et ici, on parle de
beaucoup plus d’argent», de signaler Pierre-Guy Sylvestre.
Négociations en cours
Dans le même ordre d’idées, le Syndicat des cols bleus profite de
l’occasion pour souligner qu’ils sont en négociations pour le
renouvellement de leur convention collective. La sous-traitance est
au centre de leurs préoccupations.
«La sous-traitance, comme c’est
le cas avec les OBNL, ne permet pas un suivi des dépenses et il y a
beaucoup de travail fait à l’externe qui peut être fait à l’interne
pour beaucoup moins cher», de conclure Denis Renaud.
Comptant plus de 111,000 membres au Québec, le SCFP représente
environ 70% de l’ensemble des employés municipaux au Québec, soit
31,100 membres. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs
suivants: les affaires sociales, les communications, l’éducation,
l’énergie, les sociétés d’État et organismes publics, les
transports aérien et urbain, le secteur mixte, ainsi que les
universités.