Une décision « précipitée et prématurée », affirment les syndicats
21 septembre 2012
Montréal, le
vendredi 21 septembre 2012 – Les représentants syndicaux des
travailleurs d’Hydro-Québec ont dénoncé la décision de Pauline
Marois de fermer la centrale nucléaire Gentilly-2, une décision
quils qualifient de «précipitée
et prématurée.»
«Larrêt des
activités de la centrale affectera plusieurs milliers de personnes
de la région. Nous sommes surpris quune journée seulement après
avoir formé son conseil des ministres, Pauline Marois décide de
mettre la clé dans la porte», a déclaré la présidente du
SCFP-Québec, Lucie Levasseur, lors dune conférence de presse
vendredi matin. «Dautant plus
quen campagne électorale, Pauline Marois avait promis une
consultation avec les syndicats et avec lensemble des acteurs
économiques de la région, avant darrêter sa décision.»
Question de sécurité
Le SCFP est davis que la centrale est plus sécuritaire en fonction
que fermée. «Cest justement ce
type dinformation quon na pas pu communiquer au nouveau
gouvernement. La sécurité de la gestion des déchets nucléaires et
la sécurité autour de la centrale est et demeurera une question sur
laquelle on doit se pencher sérieusement. Nous néliminerons pas le
site de Gentilly-2 par miracle demain. Il vaut mieux lexploiter et
ainsi garder un il plus attentif dessus», a déclaré Michel
Bibeault, directeur québécois du SCFP et ancien employé
dHydro-Québec.
«La réfection de la centrale
garantissait à la région un investissement estimé à plus de deux
milliards de dollars. À la place, on parle de remplacer cet
investissement par un fonds de 200 millions pour la diversification
économique pour le Centre-du-Québec et la Mauricie. Va-t-il combler
la perte d’activité économique liée à la fermeture de la central ?
Poser la question, cest y répondre. Les communautés seront
forcement affectées», a rappelé Ginette Paul,
vice-présidente du SCFP-Québec et représentante du secteur Énergie.
«Nous avons limpression que le
Parti québécois tourne le dos à la région», se désole la
représentante syndicale.
«On doit avoir un vrai débat sur
la fermeture de cette centrale. Que ça prenne la forme dune
commission parlementaire ou dune audience publique, le travail de
consultation doit être fait correctement», souligne Ginette
Paul.
Plus de 800 personnes travaillent à la centrale nucléaire.
Gentilly-2 est déterminante dans lactivité économique de la
région.
«Limpact sera majeur sur
l’économie de Bécancour, Nicolet et Trois-Rivières. La région va
perdre des centaines demplois spécialisés. Ce moteur économique
sera arrêté et le Québec va perdre un atout important dans la
diversité de sa production énergétique», de conclure Lucie
Levasseur.
Les syndicats d’Hydro-Québec affiliés au SCFP sont composés des
quatre principales sections locales, soit le Syndicat des
technologues d’Hydro-Québec (SCFP-957), le Syndicat des employé-e-s
de métiers d’Hydro-Québec (SCFP-1500), le Syndicat des employé-e-s
de techniques professionnelles et de bureau d’Hydro-Québec
(SCFP-2000) et le Syndicat des spécialistes et professionnels
d’Hydro-Québec (SCFP-4250). Ensemble, ils représentent presque 80%
du personnel uvrant à la société d’État.
Comptant plus de 111,000 membres au Québec, le SCFP représente
quelque 17,880 membres dans le secteur énergie. Le SCFP est de plus
présent dans les secteurs suivants : les affaires sociales, les
communications, l’éducation, les sociétés d’État et organismes
publics, les transports aérien et urbain, le secteur mixte, ainsi
que les universités.