Une décision inéquitable pour Radio-Canada
22 mars 2010
Gatineau, le
lundi 22 mars 2010 « Léléphant a accouché dune souris »,
a lancé, déçu, Richard Labelle, vice-président télévision du
Conseil provincial du secteur des communications (CPSC-SCFP) suite
à la décision du CRTC concernant les redevances. Linstance
fédérale recommande seulement des négociations entre télédiffuseurs
et distributeurs de signaux pour laccès à des redevances en
excluant Radio-Canada/CBC. Mais au préalable, elle demande à la
Cour fédérale dappel de lui donner un avis juridique sur sa
capacité daller en ce sens. « Cest une décision timide qui nous
laisse sur notre appétit. Le CRTC na pas eu la clairvoyance de
demander lavis de la Cour à lavance, on risque davoir perdu
beaucoup de temps pour aboutir à un pétard mouillé. De plus, le
cadre de négociation est flou et le pire est quil écarte carrément
Radio-Canada. Il ny a aucune garantie pour les artisans québécois
de la télévision. Le CRTC devait aller beaucoup plus loin selon
nous et prendre une décision qui aurait fait progresser la qualité
de loffre télévisuelle. Cest décevant», poursuit le dirigeant
syndical.
Pourtant, aux yeux du SCFP, tous les arguments
rationnels plaidaient en faveur dun soutien plus ferme pour
lensemble des télévisions généralistes. Effectivement, la
situation financière de ces télévisions au pays risque de passer de
précaire à critique. Lan dernier, ils ont vu leurs revenus chuter
et ont perdu 128 millions de dollars. Pendant ce temps, les
entreprises de distribution voyaient leurs bénéfices atteindre 2,3
milliards avec une marge de profit de plus de 25%. « Le CRTC devait
imposer une nouvelle mécanique pour apporter un nécessaire
équilibre à lindustrie télévisuelle, soutien Richard Labelle.
Équilibre entre généralistes et spécialisés, mais aussi entre les
télédiffuseurs et les distributeurs. Linjustice est devenue
criante. Cest incroyable, il est devenu bien plus rentable de
passer un câble que de créer de bonnes émissions. Ce nest pas le
but de la Loi sur la radiodiffusion! » Aujourdhui, lavenir des
télévisions généralistes est toujours en suspend aux yeux du SCFP.
Mais ce nest peut-être que partie remise. Le CRTC a indiqué quil
procédera de nouveau à lexamen des mêmes enjeux dès 2011 pour
Radio-Canada qui a été mis sur la touche aujourdhui. « Nous ne
lâcherons pas. Nous reviendrons lan prochain pour réclamer un
système équilibré qui donnera les moyens à toutes les télévisions
généralistes de demeurer les lieux de nos grands rassemblements
culturels », de conclure Richard Labelle.
Comptant 7250 membres dans les communications au Québec, le SCFP
est présent dans plusieurs autres secteurs, notamment la santé et
les services sociaux, léducation, les transports urbain et aérien,
les sociétés dÉtat et organismes publics québécois, lénergie et
les municipalités. Avec près de 105 000 membres, le SCFP est le
plus important affilié de la FTQ.