Un PPP à Radio-Canada
30 mai 2014
La destruction du diffuseur public
par la privatisation se poursuit
Montréal, le
vendredi 30 mai 2014 Contrairement à ce quavait affirmé
la direction de la Société Radio-Canada (SRC), le projet immobilier
de la Maison Radio-Canada se fait en partenariat public-privé
(PPP). La direction de la SRC justifie le recours à ce PPP par
souci déconomie. Or il est reconnu que le modèle PPP coûte plus
cher et quil ne peut que détériorer les finances de Radio-Canada.
Les informations révélées par La Presse confirment ce que le SCFP
croit depuis le début. La politique du gouvernement Harper semble
tendre vers la destruction de la SRC, de connivence avec certains
membres de la direction de la SRC.
«Quand on
veut tuer son chien, on dit quil a la rage», lance Réal Leboeuf,
conseiller syndical SCFP. La SRC coupe dans le service aux citoyens
en sabrant dans les effectifs du personnel et en même temps, il
jette largent des contribuables par les fenêtres en privatisant
les actifs du diffuseur public.»
«Le président de la SRC veut
sciemment ligoter Radio-Canada dans un contrat PPP qui scellera le
destin financier du diffuseur public. Quel est lavantage ? Quon
nous mette les chiffres sur la table. Des transactions denvergure
sont en train dêtre effectuées, cachées du regard du public. Le
public devrait être outré par cette mauvaise décision daffaires.
Il n’y a aucun raisonnement économique pour justifier ce recours à
la formule PPP», dénonce Pierre-Guy Sylvestre, économiste au
SCFP.
Depuis plus dun an, le SCFP travaillait pour obtenir de
linformation sur ce qu’il croyait être un PPP, soit le projet
immobilier de la Maison de Radio-Canada. Après cinq mois dattente,
le SCFP a finalement reçu une réponse à sa demande daccès à
linformation concernant la vente de la Maison de Radio-Canada.
Lexercice sest avéré vain. La réponse de Radio-Canada fut un
document de presque 300 pages, dont les trois quarts étaient
caviardés. Dans cet état, le document fourni par la direction de
Radio-Canada ne répondait réellement à aucune des questions
soumises par le SCFP. Il semble bien que La Presse a réussi à faire
sortir le chat du sac.
Le SCFP exige que tous les documents ayant mené à la décision de
vendre à des intérêts privés la Maison Radio-Canada et les terrains
adjacents soient rendus publics sans délai. C’est la condition sine
qua non pour que les actionnaires de Radio-Canada, cest-à-dire les
contribuables, puissent avoir lheure juste.
Le SCFP a développé une expertise dans lanalyse des structures
financières appelées PPP. «Aucune
analyse de valeur ajoutée ou de comparaison na été faite pour
décider si la privatisation était véritablement la bonne voie à
suivre. Que ce soit pour des arénas, comme à Beloeil, Sherbrooke,
Lévis, Shawinigan et Châteauguay ou encore pour des grands hôpitaux
comme le CHUM, le CHUQ et le CUSM, ces projets en PPP nous ont
démontré pourquoi il faut être méfiant. On a vu que ce type de
projet peut se révéler être un véritable nid de collusion et de
corruption. Récemment, le projet du pont Champlain mené par le
fédéral en PPP, souffre des mêmes maux : absence de transparence et
aucune justification économique de privatiser», précise
léconomiste du SCFP.
Comptant plus de 111,000 membres au Québec, le SCFP représente
quelque 9300 membres du secteur des communications au Québec. Le
SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants: les affaires
sociales, léducation, les universités, lénergie, les
municipalités, les sociétés dÉtat et organismes publics, les
transports aérien et urbain, ainsi que le secteur mixte.