Tout d’abord, le plus important syndicat du
secteur municipal, le Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP), se réunit au Centre des congrès de Rimouski pendant quatre
jours, à compter du 14 mai. Au même moment, les cols bleus de la
nouvelle ville de Sherbrooke se rendront aux urnes pour choisir
leur unique agent négociateur. Puis, pendant la même semaine, les
15 et 16 mai, à Rimouski, les employés cols bleus et cols blancs
seront appelés à voter pour choisir les représentera. Ces scrutins
d’allégeance opposent le SCFP à la CSN.

Du côté de Sherbrooke, suite à la fusion de huit villes, le SCFP
part largement favori, étant déjà majoritaire parmi les quelque 350
cols bleus. A Rimouski, suite à la fusion de six municipalités, la
majeure partie des employés est actuellement représentée par la
CSN, mais cette majorité pourrait fondre rapidement, plusieurs
employés ayant exprimé leur mécontentement ces dernières années.
Ces deux derniers scrutins concernent 112 cols bleus et 95 cols
blancs.

250 syndicats locaux se donnent rendez-vous à Rimouski

À Rimouski, plusieurs sujets retiendront l’attention des
congressistes du SCFP. Sous le thème Regroupés – une force
accrue, le congrès se déroulera sur deux plans. Ce sera un
congrès d’étude, mais aussi un congrès qui prendra position sur
certains enjeux. « Dans le seul secteur municipal, le SCFP
compte plus de 25 000 membres regroupés dans quelque 250 syndicats
à la grandeur du Québec, et ce sont les délégations de ces
syndicats qui se réunissent à Rimouski la semaine prochaine »,
de dire Jean Lachance, président du Conseil provincial du secteur
municipal. « C’est la plus importante réunion syndicale du monde
municipal; par comparaison, la CSN ne compte que 3 500 membres dans
ce secteur », précise-t-il.

Parmi les conférenciers invités, signalons la présence du
professeur Louis Trudel, de l’Université Laval. Celui-ci
s’adressera aux congressistes et parlera des réactions du personnel
face aux transformations de l’organisation du travail. «
Plusieurs autres conférences sont également au programme »,
ajoute René Fréchette, coordonnateur du secteur municipal et
responsable de l’organisation de ce congrès.

Il est à prévoir que les syndiqués prendront position sur
l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les impacts de
l’accord général sur les commerces et services, ce qui pourrait
être suivi d’une série d’interventions publiques des syndicats du
personnel des villes. Cet accord pourrait mettre en péril de
nombreux services assurés par les municipalités et forcément, les
emplois des travailleurs et travailleuses. « La gestion de
l’eau, par exemple, pourrait devenir un enjeu majeur dans les
années à venir », prévient Claude Hétu, directeur adjoint du
SCFP. « Et il en est de même de plusieurs autres services
publics », ajoute-t-il.

Par ailleurs, les congressistes se pencheront aussi sur plusieurs
autres sujets, comme l’impact des fusions municipales, des
nouvelles technologies, du nouveau Code du travail, sur l’état de
la rémunération dans le secteur municipal, la gestion des caisses
de retraite, l’augmentation du coût des assurances, sans oublier
les importants dossiers d’équité salariale et la place des jeunes
dans les milieux de travail.

Le SCFP représente environ 70 % de l’ensemble des employés
municipaux au Québec. En plus du secteur municipal, il est présent
dans 10 autres secteurs d’activités, entre autres, la santé et les
services sociaux, l’éducation, les transports urbain et aérien,
l’hydroélectricité, les sociétés d’État et organismes publics
québécois et les communications. Comptant au total près de 100 000
membres au Québec, il est le plus important syndicat affilié de la
FTQ.