Transport en commun – LE GOUVERNEMENT CHAREST ABDIQUE SES RESPONSABILITÉS
30 janvier 2004
Montréal, le vendredi 30 janvier 2004 – Le Syndicat canadien
de la fonction publique déplore l’intention du gouvernement Charest
de faire appel au secteur privé dans le domaine du transport en
commun. Le SCFP demande à Québec d’assumer ses responsabilités et
de réinvestir dans un service qui a été gravement négligé depuis
plusieurs années.
En effet, après s’être désengagé du transport
en commun en 1992 lors de la réforme Ryan, le gouvernement libéral
poursuit son uvre de démolition de cet important service public. À
cette époque, Québec s’était désengagé du financement du transport
en commun pour transférer cette responsabilité aux municipalités.
Résultat : au fil des ans, ces dernières ont constamment réduit
leurs contributions aux sociétés de transport. Par exemple, sur une
période de 10 ans, c’est près de 750 millions de dollars qui ont
été soustraits au budget de la STM. Ce manque à gagner a eu des
impacts majeurs sur la qualité du service à la population.
Au lieu de redresser la situation, le gouvernement Charest persiste
dans cette impasse et veut maintenant confier au secteur privé une
partie de l’exploitation du réseau d’autobus. Il reprend ainsi une
recommandation du rapport du mandataire Louis Bernard chargé
d’étudier le financement du transport. Cependant, la mesure que
propose le gouvernement aujourd’hui ne relève pas du financement de
la Société de transport, mais porte plutôt sur la réduction des
coûts en diminuant les conditions de travail. L’arrivée de
compagnies privées dans le transport entraînera nécessairement un
appauvrissement des employés et une diminution des services ou même
de la sécurité des usagers. Malheureusement, le gouvernement a
choisi d’ignorer complètement les recommandations que lui ont
faites les syndicats membres du secteur transport urbain du SCFP.
Le président du SCFP 1983, Claude Benoît, réagit vivement à
l’annonce du ministre Marcoux. «On constate que le gouvernement
Charest n’a jamais eu l’intention de corriger le problème du
financement des sociétés de transport du Québec. Son seul objectif
est de privatiser ces sociétés et de permettre à ses amis du
Conseil du patronat de s’emplir les poches de contrats lucratifs,
sur le dos des travailleurs». Il est déjà acquis que l’ensemble
du secteur du transport urbain du SCFP va se mobiliser pour lutter
contre cette orientation dangereuse. «Monsieur Charest, vous
allez nous trouver sur votre chemin! On va se battre!», de
conclure Claude Benoît.
Le SCFP représente quelque 6500 membres dans le transport urbain au
Québec. En plus de ce secteur d’activité, le SCFP est présent dans
10 autres secteurs, entre autres, la santé et les services sociaux,
l’éducation, les municipalités, le transport aérien et les
communications. Comptant au total près de 100,000 membres au
Québec, il est le plus important syndicat affilié à la FTQ.