Le SCFP s’interroge sur les pratiques de gestion
2 juin 2011
Longueuil, le
jeudi 2 juin 2011 – Les employés manuels de la Commission
scolaire Marie-Victorin, membres du SCFP, sont sous le choc. Depuis
deux semaines, leur employeur déploie l’artillerie lourde contre
certains d’entre eux pour sanctionner des cas présumés de vol de
temps. Enquêtes, filatures, entrevues de confrontation, suspensions
et peut-être des congédiements: leur syndicat trouve ces moyens
fort impressionnants. Il partage la préoccupation de l’employeur au
sujet du vol de temps, mais soulève des questions sur le contexte
plus large, notamment les pratiques de gestion.
À partir du 17 mai, 13 employés cols bleus ont
été suspendus avec solde pour enquête. Puis, cette semaine, six de
ces employés ont été convoqués à nouveau et cinq ont reçu des
sanctions variant de l’avertissement à 18 jours de suspension. Les
différences de sanctions entre ces cinq employés semblent tout à
fait arbitraires selon les représentants syndicaux.
Quant aux sept autres employés suspendus, ils n’ont pas encore reçu
de sanction mais on craint des congédiements. Le syndicat, qui ne
cautionne d’aucune façon les comportements fautifs, se demande si
on ne tente pas de faire des employés de soutien les boucs
émissaires de problèmes plus profonds.
«Le vol de temps doit être
condamné et éliminé, c’est clair. Par contre, à la source, une
gestion efficace et étanche élimine beaucoup de problèmes. Or,
depuis plusieurs années, nous avons constaté beaucoup de laxisme.
Nous avons eu connaissance de plusieurs cas où les cadres
remettaient des bons de travail insuffisants, n’assuraient pas le
suivi requis ou adoptaient eux-mêmes des comportements
douteux», selon Marcel Girard, conseiller syndical.
«Récemment, nous avons constaté
une amélioration de la gestion qui est de bon augure. Par contre,
les moyens répressifs déployés contre nos membres sont tout à fait
excessifs et prématurés. La Commission scolaire aurait dû laisser
ses rajustements faire effet au lieu de se lancer dans les mesures
répressives», d’ajouter Marcel Girard.
La section locale 1538 du Syndicat canadien de la fonction publique
(SCFP) représente environ 250 employés de soutien cols bleus de la
Commission scolaire Marie-Victorin. Au total, le SCFP représente
quelque 10,000 membres dans le secteur de l’éducation au Québec.
Environ 8000 d’entre eux sont des employés de soutien qui occupent
une grande variété de fonctions au sein des commissions scolaires à
travers le Québec.
Le SCFP est de plus présent dans dix autres secteurs d’activités,
entre autres, la santé et les services sociaux, les municipalités,
les transports urbain et aérien, les sociétés d’État et organismes
publics québécois, l’énergie et les communications. Comptant plus
de 110,000 membres au Québec, il est le plus important syndicat
affilié de la FTQ.
