État d’urgence pour obtenir un contrat de travail
21 octobre 2008
Montréal, le
mardi 21 octobre 2008 Il y a des employés de lÉtat
québécois qui semblent avoir été oubliés par le ministère de la
Santé et des services sociaux. Alors que souvre aujourdhui la
nouvelle session de lAssemblée nationale, les répondants médicaux
durgence (RMU) de la corporation Urgences-santé sont toujours sans
convention collective, et ce, depuis bientôt cinq ans. Une
situation que dénonce leur syndicat, affilié au SCFP, qui entend
augmenter la pression au cours des prochaines semaines.
«De nouveaux
moyens daction sont prévus, affirme le président du
syndicat, Martin Doyon. On va
être présents sur les places publiques et on pourrait poser des
gestes plus musclés. Tout le SCFP est avec nous pour brasser la
cage. À un moment donné, le ministère doit agir et donner à
Urgences-santé le mandat de régler sinon, le ministre Bolduc va
nous voir dans sa soupe. Ça serait dommage quil ait des problèmes
pour un petit groupe de 50 employés
» En ce moment, les
pourparlers entre les parties stagnent et une rencontre tenue la
semaine dernière na donné aucun résultat, la partie patronale na
fait que réitérer loffre existante déjà refusée par les
représentants des employés en mars dernier.
Accusations de provocation
Urgences-santé a par ailleurs jeté de lhuile sur le feu vendredi
dernier en sadressant directement aux employés pour présenter sa
version des faits au sujet des négociations. Une initiative
qualifiée de «méprisante» par les représentants syndicaux.
«Un employeur ne devrait pas
passer par-dessus la tête dune organisation syndicale pour
négocier directement avec des travailleurs. Cela va à lencontre
des principes de la négociation collective et de la représentation
demployés. Nous évaluons présentement la pertinence de déposer une
plainte à la Commission des relations du travail, mais une chose
est certaine, cest un geste déplacé et inutilement
provocateur», affirme Martin Doyon.
Enjeux des négociations
Les pourparlers achoppent sur la question monétaire, les clauses
dites «normatives» étant déjà réglées. Pour le syndicat, le salaire
actuel des RMU est nettement insuffisant et ne reflète ni
l’exigence de l’emploi, ni le niveau de formation, pas plus que le
rôle vital de leurs fonctions lors d’accidents de la route ou
autres drames. Le SCFP vise donc un rattrapage significatif, tout
en respectant le cadre financier du Conseil du trésor. «Nous avons
démontré quil est possible de reconnaître la valeur des RMU grâce
aux sommes non-utilisées de lenveloppe monétaire allouée. De plus,
lemployeur ne cesse de nous répéter quil ny aura aucun
aménagement avant que léquité salariale ne soit complétée alors
que cela fait deux ans que nous attendons Urgences-santé pour
entreprendre ces travaux. Mais cela suffit, notre patience a des
limites et on ne veut pas attendre plus longtemps. Notre situation
est indécente : nous avons un retard de 60% avec les RMU de
Toronto! Urgences-santé et le ministre Bolduc dorment au gaz et ont
besoin dêtre réveillés», tonne Martin Doyon.
Les RMU dUrgences-santé sont sans contrat de travail depuis
décembre 2003. Ils accusent un retard salarial de 32% sur les
préposés au 9-1-1 de la Ville de Montréal qui remplissent des
tâches comparables. Les RMU invitent les citoyens à consulter le
site www.appuyonslesrmu.com où ils pourront visionner une vidéo
choc qui illustre bien la réalité quotidienne des RMU.
Le SCFP représente quelque 20,000 membres dans la santé et les
services sociaux au Québec. En plus de ce secteur dactivité, le
SCFP est présent dans 10 autres secteurs, entre autres,
léducation, les municipalités, le transport urbain, le transport
aérien, les sociétés dÉtat et organismes publics québécois,
lhydroélectricité et les communications. Comptant au total plus de
105,000 membres au Québec, il est le plus important syndicat
affilié de la FTQ.