RÉINVESTIR DANS NOS UNIVERSITÉS
5 février 2004
Montréal, le jeudi 5 février 2004 – Le secteur universitaire
du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a remis ce
matin un mémoire étoffé à la Commission parlementaire sur la
qualité, l’accessibilité et le financement des universités. Dans ce
document, le SCFP plaide en faveur d’un important réinvestissement
public afin d’assurer une éducation supérieure de qualité pour nos
étudiants et nos étudiantes. Les entreprises privées, via une
imposition plus équitable, devraient être appelées à faire leur
juste part dans cet effort.
Les quelque 8000 membres du SCFP de ce secteur
oeuvrent dans tous les aspects de la vie universitaire, ils
enseignent, encadrent, administrent, conseillent, prennent soin des
édifices ou de l’alimentation. En somme, ils participent à la
réalisation de la mission des universités. Au cours des ans, les
membres du SCFP ont été à même de percevoir les douloureux
problèmes financiers des universités québécoises et leurs
conséquences directes sur la formation et les services offerts. À
titre d’employés, ils ont plus souvent qu’à leur tour été touchés
directement par le financement insuffisant.
Dans son mémoire, le SCFP dénonce certaines dérives : diplômer à
tout prix pour recevoir des fonds et consacrer le maximum d’énergie
sur la recherche, surtout si elle est subventionnée. Le SCFP
rappelle son attachement à une éducation supérieure de qualité où
les institutions préparent les étudiants à exercer leur
citoyenneté. C’est pourquoi un rééquilibre en faveur de
l’enseignement et de la formation globale doit être effectué. Pour
ce faire, l’université doit redevenir ce haut lieu du savoir, à
l’abri des rapports marchands. «L’université est un
extraordinaire milieu de formation, où les individus affinent leur
sens critique, apprennent à se poser les bonnes questions et
développent les outils nécessaires pour trouver les meilleures
réponses. Pour réaliser ces objectifs, un financement public est
absolument nécessaire. L’université doit être à l’abri de la
logique commerciale», souligne Carole Neill, présidente du
syndicat des chargés de cours de l’UQTR (SCFP 2661).
Le SCFP propose donc l’injection de ressources supplémentaires afin
que les universités soient réellement en mesure d’assumer leurs
responsabilités et d’accomplir leur mission. Les universités
québécoises étant un bien public, tous et toutes, y compris
l’entreprise privée, doivent contribuer à leur réussite. Hélas,
l’impôt prélevé sur les compagnies ne représente qu’un cinquième du
montant total recueilli par l’impôt. Il s’agit d’un déséquilibre
dangereux, où les entreprises bénéficient des connaissances
acquises par les étudiants sans avoir assumé leur juste part dans
le coût de cette formation. Outre une hausse de l’impôt sur les
sociétés, une autre piste de solution avancée par le SCFP est la
création de taxes spéciales dédiées au financement des universités,
appliquées aux sociétés qui profitent directement ou indirectement
de la contribution des diplômés québécois.
Le SCFP représente quelque 15,000 membres dans le secteur de
l’éducation au Québec. En plus de ce secteur d’activité, le SCFP
est présent dans 10 autres secteurs. Comptant au total près de 100
000 membres au Québec, il est le plus important syndicat affilié à
la FTQ.