Refus de l’achat de Radiomédia par TVA – LE SCFP APPLAUDIT LA DÉCISION DU CRTC
2 juillet 2003
Montréal, le mercredi 2 juillet 2003 – Le Syndicat canadien
de la fonction publique (SCFP), qui représente les employés de TVA
et de Radiomédia, considère que le CRTC a fait preuve de sagesse et
de discernement en refusant la transaction qui aurait permis à
Quebecor Média de mettre la main sur les stations de radio AM au
Québec.
«En février dernier, nous sommes intervenus en ce sens auprès
des commissaires et, aujourd’hui, nous avons le sentiment d’avoir
été entendus. Nos réticences étaient fondées et les membres du CRTC
ont été sensibles aux arguments des employés concernés par cette
transaction», affirme Gilles Mathieu, conseiller syndical. À
cette époque, le SCFP avait souligné le danger de laisser Quebecor
avaler Radiomédia, notamment en ce qui concerne la concentration de
la presse et l’indépendance journalistique. Pour le syndicat, le
CRTC exerce aujourd’hui son autorité et envoie un message fort en
faveur de la diversité de la presse et des sources d’information.
L’indépendance de Radiomédia assure le dernier
rempart de la radio privée qui produit de l’information. Son
intégration au sein d’un grand groupe aurait signifié, à toutes
fins pratiques, la disparition de cette voix unique. Le SCFP espère
maintenant que le futur acquéreur de Radiomédia verra au
développement de ces importantes stations de radio tout en
préservant leur statut de source distincte d’information.
Selon le syndicat cependant, il y a toujours lieu de clarifier le
rôle et la juridiction du CRTC et du Bureau de la concurrence.
Comme le souligne le récent rapport du Comité du Patrimoine,
intitulé Notre souveraineté culturelle, on doit revoir les
mandats et les responsabilités de ces deux organismes à l’égard de
la radiodiffusion. Dans le dossier de Radiomédia, le CRTC avait dit
oui à Astral Média et vient de dire non à Quebecor, tandis que le
Bureau de la concurrence avait fait l’inverse? L’existence de deux
organismes dont les décisions sont contradictoires crée beaucoup de
confusion, et l’incertitude plane depuis trop longtemps quant au
sort de Radiomédia. Selon le SCFP, le moment est venu de revoir ces
méthodes et de s’assurer que le processus est cohérent,
démocratique et diligent.
Au Québec, en plus des employés de Radiomédia (CKAC, CHRC, CHLN),
le SCFP représente 7000 membres dans le secteur des communications
(Radio-Canada, Réseau TVA, Global, Telus, Vidéotron, Cogéco, ONF,
Journal de Québec, etc). Le SCFP est présent dans plusieurs autres
secteurs, notamment la santé et les services sociaux, l’éducation,
les transports urbain et aérien, les sociétés d’État et organismes
publics québécois, l’hydroélectricité et les municipalités. Avec
près de 100 000 membres, le SCFP est le plus important affilié de
la FTQ.