Quebecor préfère ne pas savoir si elle a utilisé ou non des scabs pendant le lock-out au Journal de Québec
28 août 2008
Québec, le
jeudi 28 août 2008 Quebecor préfère ne pas savoir ce que
pense la Commission des relations du travail du Québec (CRT) sur
lutilisation, illégale ou non, de travailleurs de remplacement
pendant le long lock-out au Journal de Québec. Dans une requête à
la CRT datée du 27 août, Quebecor fait valoir que les plaintes
syndicales dénonçant lutilisation de ces personnes «sont
maintenant sans objet» en raison de la fin du conflit de travail.
On se rappellera quà lautomne 2007, le
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), qui
représente les syndiqués du Journal de Québec, avait déposé des
plaintes en vertu des dispositions anti-scabs du Code du travail. Au total, ces
plaintes visaient 17 personnes, principalement des journalistes et
photographes. Les audiences de la CRT sur ces plaintes ont duré
plusieurs mois et se sont terminées le 2 juin 2008.
Le président du syndicat de la rédaction, Denis Bolduc, explique
que les syndiqués nont pas changé dopinion sur le statut des
personnes qui les ont remplacés pendant le lock-out. «Nous ne partageons évidemment pas lavis de
Quebecor et nous allons contester cette requête. Nous croyons quil
est important que cette décision soit rendue par le CRT, non
seulement pour les travailleurs du Journal mais aussi pour
lensemble des syndiqués au Québec. Dailleurs, les députés de
lAssemblée nationale ont discuté de cette question à plusieurs
reprises durant le conflit. Cest dire limportance de cette cause
qui dépasse le cadre conflit au Journal de Québec.»
Le lock-out au Journal de
Québec a duré très exactement 473 jours, presque 16 mois, et
reste le plus long conflit de travail de lhistoire des quotidiens
francophones au Canada. Suite à la signature de nouvelles
conventions collectives le 7 août, le retour des employés syndiqués
sest fait progressivement au cours des dernières semaines.