PROJET DE LOI 170 : UN PAS INSUFFISANT POUR LE SCFP
20 novembre 2000
Montréal, jeudi 16 novembre 2000 – Pour le Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP-FTQ) le projet de loi 170 constitue un pas
insuffisant et plutôt timide quant au respect des droits syndicaux
fondamentaux dans le contexte de la réorganisation municipale au
Québec.
Le droit à la libre négociation y est toujours
bafoué notamment par le maintien des mécanismes d’arbitrage et la
mainmise, au bout de l’exercice, de la ministre Harel sur les
relations de travail.
Le menu principal toujours aussi indigeste
» Nous allons nous présenter en commission parlementaire pour faire
valoir nos revendications mais nous ne nous faisons aucune illusion
sur le degré d’écoute dont est capable le gouvernement Bouchard
dans la mesure où sa table semble déjà mise.
» La suspension du droit de grève, du droit à la libre négociation,
le gel des salaires pour les conventions collectives non signées
ainsi que le nivellement par le bas des conditions de travail sont
toujours au menu. Si on a changé quelque peu l’entrée, le menu
principal n’a pas changé et est toujours aussi indigeste « , a
déclaré Claude Hétu, directeur adjoint du SCFP au Québec et
responsable des dossiers municipaux.
Des changements à la limite cosmétiques
» On a bien remplacé la notion d’arbitrage obligatoire par un
mécanisme de règlement des différends, on a évoqué la séparation
des coûts inhérents au processus de réorganisation de ceux reliés
aux conventions collectives proprement dites, mais il s’agit là, à
notre avis, de changements à la limite cosmétiques « , a déploré M.
Hétu.
» Il est clair que, placés devant le fait accompli de nouvelles
structures municipales, nous allons déplacer notre combat sur le
terrain de ces nouvelles structures pour nous assurer que les élus
comprennent bien leur intérêt à négocier de bonne foi et avec
diligence avec leurs vis-à-vis syndicaux « , a averti pour sa part
Pierre Dupuis, directeur québécois du SCFP.
Un prix politique à payer
» Le gouvernement aura beau passer toutes les lois qu’il veut,
faire des déclarations dans tous les sens, on sait très bien que
c’est sur le terrain que ça se passe et on va s’assurer que notre
rapport de force s’exerce avec un maximum d’efficacité.
» Quant au gouvernement, il va apprendre plus tôt que tard qu’il y
a un prix politique à payer lorsqu’on passe en travers de la gorge
de milliers de salariés un régime d’exception en matière de
relations de travail aucunement justifié par les circonstances.
» Nous avons démontré par le passé, et encore récemment, notre
capacité de mobilisation et cette solidarité dans le combat pour
faire respecter nos droits ne s’éteindra pas avec l’adoption du
projet de loi 170, elle va simplement s’exercer sur un terrain
qu’on connaît très bien, celui des municipalités « , a conclu Claude
Hétu.