Prise en flagrant délit d’utilisation d’une scab, la Ville de Malartic veut faire du rattrapage médiatique
4 novembre 2002
Rouyn-Noranda, le lundi 4 novembre 2002 Dans une entrevue
accordée le 24 octobre dernier à Radio-Nord, Lucie Roger,
directrice des ressources humaines à la Ville de Malartic,
annonçait lintention de ladministration municipale de collaborer
davantage avec les médias. Il semble que la dernière année ait été
passablement éprouvante pour la direction de la Ville, qui, entre
autres, a reçu une pétition de près de 600 noms demandant la
démission du Conseil, et sest fait prendre par un enquêteur du
ministère du Travail à utiliser une scab. Cest sans doute
pourquoi la Ville sent maintenant le besoin de refaire son image.
Cest dailleurs Madame Roger qui a désormais
le mandat de répondre aux questions des journalistes. Le Syndicat
canadien de la fonction publique (SCFP), représentant les cols
blancs cadenassés de Malartic, se demande si cette volonté nouvelle
de transparence va enfin permettre aux citoyens de connaître, par
exemple : le salaire, les primes et autres avantages liés à la
fonction de trésorière; les termes de lentente de fin demploi du
directeur général et du directeur des loisirs, ou le total des
honoraires davocats payés en 2001 et 2002. Ce sont là des
questions pertinentes et les réponses que nous attendons de Lucie
Roger pourraient enfin donner lheure juste aux résidents de
Malartic.
Dans la même entrevue, la directrice des ressources humaines
soulignait avec insistance « quon a fait des belles choses à
Malartic ». Elle citait, entre autres, le pavage « de tout
un secteur » et le dossier de leau potable « qui sen vient
très bien ». Comme transparence on a déjà vu mieux! Il faudrait
ajouter que le revêtement des quelques segments de rues en
question, a été refait suite à des travaux qui avaient passablement
abîmé lasphalte. De plus, il nest pas très rassurant daffirmer
tout fièrement que le dossier de leau potable sen vient
bien
Elle est potable leau ou elle ne lest pas?
Le SCFP rappelle que tout ne va pas pour le mieux à Malartic : les
cols blancs sont à la rue depuis le 29 avril dernier, les citoyens
nont plus accès à lhôtel de ville, ni les enfants à la
bibliothèque municipale, la Ville demande à la Commission daccès à
linformation de refuser les demandes syndicales, la direction
contrevient au Code du travail en embauchant une scab, et
des milliers de dollars des contribuables ont été engloutis en
frais davocats.
Toujours dans lentrevue du 24 octobre, Lucie Roger affirmait que
<ì>« Les revendications que les cols blancs font (sic) parce
quils sont en lock-out (re-sic), je les comprends et on va les
respecter ». Le syndicat se demande bien quel sens il faut donner à
cette affirmation. « Si la direction de la Ville comprend la
position des cols blancs et affirme quelle va les respecter,
est-ce à dire que le lock-out est inutile? », indique Georges
Landry, conseiller syndical du SCFP. « Si la municipalité est
prête à appliquer et à respecter la convention collective signée en
février 2000, pourquoi ce lock-out? Pour nous, le respect des
employés municipaux, cest dabord le respect du contrat de travail
négocié entre les deux parties », conclut-il.