Le Conseil provincial des affaires sociales du
SCFP (CPAS) et le Syndicat québécois des employées et employés de
service – local 298, tous deux affiliés à la FTQ, sont pour le
moins étonnés de la mise en place de ces mesures ponctuelles. Pour
Jean-Pierre Ouellet, vice-président du SQEES-298, cela ne démontre
pas une prise en considération de l’ensemble des éléments du
dossier. « Beaucoup de choses peuvent être faites pour améliorer
la situation avant de recourir à de telles mesures. Par exemple, on
pourrait utiliser de façon plus efficace les compétences de
l’ensemble du personnel. Et si on doit en arriver à donner des
primes pour garder notre monde, cette pratique doit au moins être
généralisée à toutes les catégories d’employés »,
souligne-t-il.

En effet, les deux syndicats rappellent au ministre les travaux des
comités de planification de la main d’œuvre, qui concluaient tous à
une pénurie de personnel dans la plupart des professions. « Si
la bonification des primes est souhaitable pour les infirmières,
elle l’est tout autant pour d’autres emplois comme les
techniciennes de la santé, les infirmières auxiliaires ou les
préposés aux bénéficiaires. Le ministre ne peut offrir des primes
supplémentaires à une seule catégorie d’emploi sans provoquer un
déséquilibre dans le traitement du personnel hospitalier. Imaginez
le climat de travail dans une équipe de soir, ou de nuit, quand
certains ont la chance de toucher des primes au moins deux fois
plus élevées que les autres…», déclare Claude Turcotte,
secrétaire-général du CPAS.

Les deux organisations syndicales demandent donc au ministre
Legault de revoir en profondeur le plan d’action qu’il a présenté
hier et, à tout le moins, d’étendre à l’ensemble du personnel
hospitalier les bonifications des primes pour ceux et celles
appelés à effectuer les quarts de travail les plus difficiles.