Pas de place pour la privatisation dans le secteur de la santé
28 novembre 2002
Ottawa, le jeudi 28 novembre – Le plus grand syndicat du
Canada est heureux que le rapport Romanow rejette fermement les
soins de santé à but lucratif et il demande au gouvernement
Chrétien de prendre immédiatement les mesures qui s’imposent pour
renforcer nos services de santé publics.
« Nous avons maintenant les grandes lignes
d’un plan d’action. Il est temps d’instaurer un système entièrement
public. Le gouvernement Chrétien est assis entre deux chaises
depuis beaucoup trop longtemps. Les Canadiennes et Canadiens
veulent qu’il prenne des décisions, qu’il agisse pour stopper les
dangereuses expériences en matière de privatisation qui se
déroulent dans les provinces et qu’il investisse dans
l’amélioration des services de santé publics », affirme Judy
Darcy, présidente nationale du Syndicat canadien de la fonction
publique.
Le SCFP a présenté plusieurs exposés à la Commission, dont un
mémoire d’expert sur les dangers de la privatisation et des
partenariats public-privé pour la santé, l’économie et le commerce.
Pour de meilleurs soins de santé, le SCFP croit qu’il faut un
système réformé et élargi, un système qui soit public de haut en
bas.
« Le commissaire Romanow a tout à fait raison lorsqu’il dit que
les soins de santé à but lucratif n’amélioreront ni
l’accessibilité, ni la qualité, et cela va de même pour l’ensemble
des services qui sont au cur des soins de santé », ajoute Mme
Darcy.
Par ailleurs, l’attitude de laissez-faire face à la privatisation
d’importants services offerts aux patients en milieu hospitalier
est préoccupante dans le rapport Romanow.
« Des salles d’opération stériles, du linge propre et des
aliments nutritifs sont absolument essentiels à la santé des
patients. Confier ces services à de grandes entreprises privées n’a
pas plus de sens que de privatiser les soins cliniques. Les
patients souffriront pendant que de précieux dollars destinés à la
santé seront détournés vers les profits des sociétés privées »,
selon Mme Darcy.
Contrairement à d’autres domaines examinés dans son rapport,
Romanow ne semble pas avoir commandé des études sur les
répercussions de la privatisation des services de soutien dans les
hôpitaux. Mais la réalité, tant au Canada que dans le reste du
monde, montre que les services se détériorent lorsque les profits
passent en premier. Aux États-Unis, les décès liés aux microbes
dans les hôpitaux sont la quatrième cause de mortalité chez les
américains.
« Nous savons que la privatisation tue. Les microbes tuent
aussi. Payer des gens – en majorité des femmes – au salaire minimum
provoquera un plus grand roulement de personnel. Les économies de
bouts de chandelle et le roulement élevé peuvent avoir des
conséquences désastreuses pour des emplois où le souci du détail
peut être une question de vie ou de mort », explique Mme Darcy.
« Lorsque les services de santé sont confiés au secteur privé,
les coûts grimpent, la qualité diminue et le roulement du personnel
augmente. Le rapport préconise une approche intégrée aux soins des
patients. Nous sommes d’accord. On ne peut pas découper le système
et mettre ses morceaux en vente », ajoute encore Mme Darcy.
Au cours des semaines et des mois qui viennent, le SCFP a
l’intention, dans le cadre d’une large coalition de groupes
syndicaux et communautaires, de faire monter la pression sur le
gouvernement fédéral pour qu’il protège et renforce notre système
public de soins de santé. La semaine dernière, le SCFP a pris des
mesures juridiques pour obliger le gouvernement fédéral à assumer
ses responsabilités en vertu de la Loi canadienne sur la santé.
« Nous savons que les libéraux fédéraux se feront dire par des
milliers de Canadiennes et de Canadiens qu’il est temps que le
gouvernement agisse. Et nous nous attendons à ce qu’il les écoute
», conclut Mme Darcy.
Le SCFP représente un demi-million de membres au Canada, dont 180
000 travaillent aux premières lignes et dans les coulisses du
secteur de la santé. Pour de plus amples renseignements, visitez le
scfp.ca
SOURCE : Bureau national du SCFP, Ottawa